Comprendre l’obsession de la mode pour les animaux

Valentino et ses carlins, la chatte birmane Choupette de Karl Lagerfeld ou encore le présumé tigre domestique de Roberto Cavalli : les designers ont toujours été obsédés par les animaux, en particulier par leurs amis poilus. La mode a toujours été fascinée par le monde animal, ce dernier étant une source d’inspiration inépuisable. Grâce au retour de la tendance animalier, lors du dernier cycle de défilés les animaux ont officiellement fait leur retour sur les podiums. Il suffit de penser au Le Chat de La Maison, sac en forme de chat conçu par Alessandro Michele pour son début à la SS25 de Valentino. Pour le lancement du sac sur les réseaux sociaux de la marque, des reels ont été publiés montrant un chat géant faisant du shopping dans les rues bondées de New York, ou surgissant derrière la boutique romaine de la maison. Michele, qui n’a jamais caché sa passion pour le monde animal même durant ses années à la direction créative de Gucci – il suffit de penser à l’emblématique sac Dionysus avec sa boucle double tête de tigre et aux bébés dragons de la FW18 – a rendu hommage à Garavani en proposant dans la Pre-Fall 2025 une robe ornée de micro motifs de carlins, portée avec des bas colorés en dentelle et un manteau léopard. Michele n’est pas le seul à s’être laissé séduire par le monde animal : Matthieu Blazy, pour son dernier défilé pour Bottega Veneta, a conçu un décor à mi-chemin entre une ferme et le Magicien d’Oz, transformant le pouf Zanotta en poules, éléphants, coccinelles et autres animaux servant de sièges pour les invités du show. Sur le podium défilaient des mannequins avec des ceintures à boucles en forme de lapin et des escarpins ornés d’une grenouille juste au-dessus de la cambrure du pied.

Les dernières collections ont été riches en imprimés liés au monde animal, au-delà des motifs animaliers. Rocco Iannone à la tête de la ligne de vêtements Ferrari, pour la Pre-Fall 2025 a proposé des vêtements et des pyjamas décorés du cheval cabré de la maison. Massimo Giorgetti, pour la FW25 de MSGM, a créé des chemises avec des imprimés lapin et dans la SS25 un pull bleu ciel avec un crabe imprimé sur un côté. Acne Studios, quant à lui, a présenté lors de la FW25 une robe en mesh avec l’imprimé d’un ours polaire enrichie d’une coiffe en fausse fourrure blanche. Glenn Martens quant-à-lui, pour sa Pre-Fall 2025 a réalisé des vêtements et des sacs avec des imprimés bidimensionnels de poussins et chats. Adrian Appiolaza, en jouant avec les archives de Moschino, pour la collection Resort 2025 a dessiné une robe longue avec des oies et une jupe imprimée d’un singe sur un fond vert acide, revue ensuite en version salopette.

En nous rapprochant de la mode masculine, Undercover, s’inspirant aussi de la tendance birdscape, a conçu pour la FW25 des vestes décorées de plumes assorties à des chaussures en forme de chouette, tandis que Kim Jones pour la collection SS25 de Dior Men a proposé des broches en forme de colombe et des pulls décorés avec des imprimés d’oiseaux entourés d’arbres en fleurs. Pharrell Williams, quant à lui, pour les collections plus récentes de Louis Vuitton Men a créé des maxi sacs de voyage en forme de différentes races de chiens, sans oublier le sac-dauphin de la Pre-Fall 2025. Même Silvia Venturini pour Fendi a succombé à cette tendance, et pour la collection masculine SS25, lors du 100e anniversaire de la marque de mode, elle a conçu un sac avec un blason dans lequel on aperçoit un écureuil, tout premier symbole de la marque. Thom Browne, quant à lui, dans la Pre-Fall 2025 a rendu ses classiques costumes gris formels plus ludiques grâce à l’utilisation de micro motifs de hérons et canards, accompagnés de sacs en forme de cygne ou du célèbre Hector Bassotto Bag. Évidemment, on ne peut parler de l’univers animal sans mentionner les collections de Roberto Cavalli. Le directeur créatif Fausto Puglisi dans sa dernière collection hivernale a réalisé des vêtements avec imprimés python tandis que dans la SS25, pour rendre hommage à la récente disparition du fondateur, il a clôturé le défilé avec des pièces d’archives portées par les top-modèles les plus aimées de Cavalli lui-même, parmi lesquelles Maria Carla Boscono, vêtue de plumes colorées à mi-chemin entre un corbeau et un paon et Karen Elson en précieuse tigresse en sequins.