Et Bardot créa l’It girl Les adieux à une légende de style et d’émancipation

En cette presque veille de nouvelle année, tandis que les influenceurs et influencés des quatre coins du monde s’attèlent à la création de leur vision board 2026 pour bien démarrer l’année à coups de clichés sortis tout droit d’un monde utopique déniché sur Pinterest, il est difficile de détacher les It-girls de leur source : les réseaux sociaux. Pourtant, il fut un temps où les tendances se transmettaient à travers les films, les photos de vacances, et même de mariage. Un temps où les influenceuses des temps modernes n’étaient pas encore appelées ainsi, mais incarnaient déjà cette aura d’idéal féminin. Un temps où la population féminine de France et d’ailleurs portait des marinières, de l’eye liner et des bandeaux dans les cheveux car Brigitte Bardot avait décidé qu’il en serait ainsi. Hier, après une vie faite d’influence dans la mode et la beauté, mais aussi de combats, préférant la compagnie et la protection des animaux à celle des humains, Brigitte Bardot s’est éteinte à 91 ans, non sans laisser derrière elle un patrimoine que la France et le monde entier continueront d’honorer. 

L’ère de l’influence débute en 1953 pour la star, qui passe de l’anonyme Brigitte Anne-Marie Bardot à l’iconique B.B en quelques looks. Après avoir fait ses débuts au cinéma avec Le trou normand aux côtés de Bourvil, elle se rend au Festival de Cannes, où le soleil de la croisette et les flots réconfortants de la mer Méditerranée vont l’encourager à prendre un bain de vitamine D, vêtue d’un accoutrement alors considéré comme outrageux : un bikini deux-pièces. Petit maillot, grands progrès semblerait-il, car par cette apparition, elle lance un premier message à travers la tenue qu'elle porte : elle est libre, son corps est le sien, et ce qu'elle choisit de couvrir ou ne pas couvrir ne concerne qu'elle. 

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Un message qu’elle continuera de partager à travers des silhouettes bien différentes de celles typiques de l’après-guerre. Le corset n’est pas pour elle. Même sous ses robes, BB préfère son corps tel qu’il est. Naturel, ni caché, ni surexposé, ni altéré. Une partie de son corps qu’elle aime particulièrement montrer, c’est ses clavicules, qu’elle laisse respirer en portant des hauts au col qui s’enroulent habilement autour de ses épaules. Énième symbole de sa liberté et féminité assumées, le col Bardot devient un raccourci visuel de ce qu’elle veut faire passer à travers ses silhouettes déconstruites pour être mieux réinventées. 

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Toujours en 1953, elle marque un autre coup dans la mode et ses coutumes en faisant la couverture du magazine Elle France vêtue d’une robe en vichy rose clair qui ne passera pas inaperçue. Une robe qu'elle porte à nouveau pour son mariage avec Jacques Charrier en 1959, portant officiellement le vichy au rang de must-have de toute garde-robe digne de ce nom de l’époque, et associant définitivement son nom à celui du tissu français, comme le confirme la jupe bouffante décorée de petits carreaux bleus qu’elle porte dans Voulez-vous danser avec moi? de Michel Boisrond cette année-là. 

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Entre-temps, les tendances lancées par l'actrice qui se lance aussi dans la musique se suivent, se distinguent, mais s'alignent toutes sur une même ligne de conduite qui plaît aux Françaises mais aussi aux Américaines. C’est le cas notamment de la tendance des ballerines, ces chaussons de danse Repetto, que B.B. ne réserve pas comme tout le monde aux salles de danse et porte sur les rues pavées de Saint-Tropez. Le modèle autrefois appelé Cendrillon s’appelle désormais Brigitte Bardot, qu’elle porte à la ville comme à la scène, et notamment dans Et Dieu … créa la femme, film de Roger Vadim qui fera d'elle une actrice établie, connue et reconnue. 

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On peut dire que le grand écran et les apparitions qu’elle y fait devient d'ailleurs le canal principal de la propagande de ses looks tous plus iconiques et recopiés les uns que les autres. Impossible de citer Brigitte Bardot sans citer Le Mépris de Jean-Luc Godard, sorti en 1963, dans lequel sa marinière bleu marine accompagnée d’un épais bandeau dans les cheveux et d’un trait d’eye liner tout aussi fourni sur ses paupières marquera les esprits. Avec un héritage de 45 films70 chansons, entre La Madrague et Harley Davidson ou encore Bonnie and Clyde, et une quantité incalculable de looks indémodables et emblématiques, BB laisse derrière elle un souvenir qui ne risque pas de disparaître de la mémoire collective. Aujourd’hui encore, même un triste jour d’hiver, le nom de Brigitte Bardot sonne comme l’hymne nostalgique d’un été qui n’a même pas encore commencé.