Le prix du Design de l’Institut du Monde Arabe revient pour une 3ème édition

En 2023 voyait le jour la première édition du Prix du Design de l’Institut du Monde Arabe, un prix ayant pour optique de mettre en lumière les designers émergents et confirmés du monde arabe en leur donnant  ainsi l'occasion de démontrer au public mais surtout aux initiés du monde du design tout le savoir-faire, génie productif et capacité créative dont ils font preuve. Cette année, fort de 2 ans d’expérience et d’un jury de renom, le prix revient pour sa 3ème édition, avec la promesse d’apporter non seulement visibilité mais aussi de nombreuses possibilités de croissance à ses participants. Afin de mieux le comprendre et le connaître, ses deux co-fondateurs François Leblanc di Cicilia (consultant en design) et Ismail Tazi (Fondateur de l’éditeur de design Trame), nous ont parlé du prix, de son histoire, des pré-requis nécessaires pour y participer, de son jury, mais aussi de tout ce que peut offrir sa participation – voire sa victoire.  

Si vous deviez décrire le prix du design de l’Institut du Monde Arabe en trois mots seulement, quels seraient-ils ?

Échange, innovation, création.

Comment est née l’idée du prix et comment le projet a-t-il abouti en 2023 ?

L’idée est née de l’initiative d’Ismail Tazi, entrepreneur charismatique, qui a proposé à François de concevoir ensemble ce prix, en écho à leurs engagements respectifs en faveur du design. Forts d’expériences communes, nous avons élaboré ce projet dans ses moindres détails. L’Institut du Monde Arabe nous a rapidement apporté son soutien, permettant à une première édition de voir le jour en 2023, marquée d’emblée par un bel enthousiasme et un succès confirmé dès l’année suivante.

Vous avez tous deux travaillé sur divers projets dans le monde du design, en quoi celui du prix du design de l’IMA est-il particulier ?

Ce prix est né d’une collaboration rare avec une institution culturelle de renommée internationale. L’IMA incarne le dialogue et l’ouverture entre les mondes arabes et européens : ici, le design devient un véritable vecteur d’échange, d’éducation et de transmission, au-delà de l’esthétique. Il porte une dimension sociale, économique et environnementale forte. Construire ce prix dans la durée avec l’Institut, c’est lui donner du sens et inscrire la création contemporaine dans une dynamique durable.

Cette année marquera la 3ème édition du prix. En quoi cette édition s’annonce-t-elle différente ? Comment le prix a-t-il évolué en deux ans ?

Chaque édition est nourrie par l’expérience des candidatures et les réflexions du jury. En 2025, le prix s’enrichira d’une nouvelle catégorie dédiée à l’artisanat contemporain. Sous l’impulsion du jury, nous avons affiné notre approche, en privilégiant l’impact réel de chaque projet : sa fonction, son lien avec son territoire, sa réponse aux enjeux contemporains. La nomination d’une figure emblématique, au regard transversal sur le design et l’architecture, comme présidente du jury, traduit notre ambition de conjuguer créativité, savoir-faire et innovation.

Quelles qualités les participants doivent-ils impérativement présenter pour concourir ?

Les candidats doivent avoir un lien avec l’un des pays de la Ligue arabe – par leur origine, leur résidence ou leur projet – et s’inscrire dans l’une des disciplines du design : artisanat, architecture intérieure, design produit, design thinking ou design de collection. Le potentiel de développement, l’impact sociétal et environnemental sont déterminants. Nous attendons des propositions audacieuses, en phase avec leur époque, capables de tisser un dialogue entre tradition et modernité, utilité et vision du futur.

Y a-t-il des contraintes spécifiques imposées par l’IMA (matériaux, normes historiques, etc.) ?

Aucune contrainte formelle n’est imposée. L’authenticité reste la seule exigence.

Sur quels critères le jury évalue-t-il les candidatures ?

Chaque président ou présidente de jury propose une grille de lecture singulière. La première édition valorisait la qualité formelle et fonctionnelle, la deuxième s’est attachée à mesurer l’impact global des projets – économique, social, environnemental. Nous sommes impatients de découvrir l’orientation que donnera Lina Ghotmeh à cette troisième édition.

Concrètement, que peut offrir la participation – voire la victoire – au prix ?

Être finaliste ouvre la porte à une exposition à l’IMA pendant la Paris Design Week, offrant aux talents une visibilité précieuse auprès des professionnels. En complément, notre partenaire l’ONUDI propose des formations dédiées au développement de projets. Certains prix sont également dotés : une édition spéciale avec Gorbon Ceramics, ou encore une bourse de 10 000 € remise par l’Arab Bank Switzerland pour le Prix Impact. Plus qu’une récompense, le prix est un véritable tremplin, facilitant les rencontres avec éditeurs, collectionneurs et fabricants

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas trop tard pour tenter d’y participer. L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 20 mai 2025 inclus, et invite cette année les designers à présenter des projets qui ont pour enjeu de créer des objets et architectures d’avenir pour la région, prenant en compte les savoir-faire locaux, les économies circulaires et les défis environnementaux. Toutes les infos pratiques ainsi que l'appel à projet sont disponibles sur le site de l’Institut du monde arabe. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 3 septembre 2025 et inaugurera une exposition des projets des candidats sélectionnés et des lauréats.