Les agents du Louvre se rebellent face à un surtourisme toujours plus envahissant

Après l’Espagne, le Portugal et l’Italie, c’est désormais la France qui proteste contre le surtourisme. Plus précisément Paris et les agents du Louvre, qui ont décidé qu’il était temps d’agir, ou plutôt de ne plus agir, en faisant grève hier après-midi et en bloquant l’entrée du musée le plus visité au monde pour plusieurs heures. Entre une masse de touristes toujours plus large alors que nous n'avons pas encore inauguré la haute saison, des conditions de travail déplorables et la suppression de 200 emplois en 15 ans, les agents d'accueil ont décidé de se rebeller. Ainsi, le musée n’a pu ouvrir ses portes seulement en début d’après-midi, créant des files interminables, encore plus longues que celles déjà très bien fournies à laquelle le musée et ses travailleurs sont habitués. 

Si le Louvre détient le titre honorifique de musée le plus visité au monde, avec pas moins de 300.000 visiteurs par jour 313 jours par an, ce statut est accompagné de responsabilités majeures. Entre files interminables, émeutes devant la Joconde et la pression de devoir protéger 35.000 œuvres exposées dans 9 départements sur 210 000 mètres carrées dont 73 000 dédiés aux galeries d’expositions, le poids qui pèse sur les épaules des employés du Louvre est loin d’être léger. Surtout si les conditions de travail ne sont pas des meilleures et que le nombre de travailleurs diminue d’année en année. Déjà en janvier dernier, Laurence des Cars, présidente-directrice du Louvre avait tiré la sonnette d’alarme face à l’état déplorable de l’institution, entre problèmes d’infiltration d’eau et températures des salles non adaptées pour la conservation des œuvres. Pourtant la saison estivale est à nos portes, le nombre de touristes ne fera qu’augmenter, tout comme la difficulté des employés du musée. 

Face à ces problématiques, Emmanuel Macron a promis un projet de rénovation extrême baptisé Nouvelle Renaissance du Louvre, qui devrait s'étaler sur une dizaine d’années. Le projet comprendrait une nouvelle entrée afin d’affiner la queue interminable que l’on trouve tous les jours et à tout heure devant la pyramide de verre, une salle entière dédiée à la Joconde, ainsi que l’augmentation du prix du billet d’entrée pour les visiteurs non européens. Même si ces promesses sont bien jolies, elles ne semblent toutefois pas concerner directement le bien-être de ses employés. D’autres grèves des travailleurs du Louvre sont-elles à prévoir ? Probablement.