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Y’a-t-il vraiment tout qui réussit à nos nepo-babies français ?

Personne n’est vraiment mis sur le même échelon d’origine

Y’a-t-il vraiment tout qui réussit à nos nepo-babies français ?   Personne n’est vraiment mis sur le même échelon d’origine

Autrefois nommés " fille ou fils de ", la tendance " nepo-baby " est apparu aux États-Unis en 2022, suivi pour le titre du New York Magazine sorti en décembre. « Elle  a les yeux de sa mère, et son agent. (She has her mother’s eyes. And agent.) » C’est le titre  qu’avait donné Nates Jones a sa satire concernant les jeunes stars hollywoodiennes, un peu  trop sur le devant de la scène et bordés depuis la petite enfance entre fortune, mondanités et notoriété que leurs parents réalisateurs, musiciens ou acteurs pouvaient leur apporter. L’article poignant de Nate Jones ainsi que sa couverture pointant du doigt précisément les nepo-babies en question ont eu pour effet de populariser mondialement le terme et de remettre sérieusement en question la légitimité de ces enfants de stars et de leurs carrières prédestinées. Si l’on s’est alors beaucoup indignés aux États-Unis et que nos nepo-babies préférés en ont essuyé leurs lots de critiques tranchantes et jugements incisifs, la France a, par  contre, été un peu plus épargnée du phénomène. Pourtant, ce n’est pas comme si le pays n’était pas concerné par cette réalité. Que ce soit dans le milieu artistique, culturel ou politique, la France est connue pour ces nombreux héritiers poursuivant une carrière similaire à celle de leurs parents et profitant du succès ou des contacts de ces derniers. Si l’on s’indigne sans doute moins, c’est parce que cette dynamique s’est davantage intégrée dans nos mœurs et est donc normalisée. Mais alors, indignation doit-il vraiment y avoir ? L’opinion publique reste partagée – Entre la vague de haine que certains peuvent éprouver à l’égard des nepo babies pour qui tout semble réussir sans avoir beaucoup d’efforts à fournir, et les principaux  concernés, se défendant comme ils peuvent et affirmant que même avec beaucoup de cartes  en mains au départ, le succès ne vient jamais sans travail. Vient alors une interrogation  commune : Y a-t-il vraiment tout qui réussit à ces filles et fils de ? Leurs avantages dès le berceau  sont indéniables, mais sont-ils vraiment tous confrontés à une facilité sans embûches dans  l’industrie ? 

Il est difficile de nier que le népotisme, souvent appelé "piston", est une réalité qui  existe depuis toujours et qui perdurera probablement. Nombreux se dirait « Après tout,  pourquoi donc cette pratique cesserait-elle ? » S'il est très facile de critiquer le favoritisme  quand nous n'en sommes pas concernés, il en est d'autant moins pour une personne haut  placée de ne pas donner quelques tuyaux ou coups de pouce à sa famille ou son entourage face à une opportunité professionnelle. De même pour la personne favorisée ; qui viendrait refuser une carrière prometteuse fraîchement servie sur un plateau d’argent ? Seulement voilà, cette  pratique a des limites et peut poser de sérieux problèmes de disparités sociales et d’injustices.  Car en effet, si tout le monde recourt à ce genre de méthodes, le mérite, le talent et l’égalité  des chances deviennent alors de vastes concepts qui disparaissent peu à peu.  En France, il n’est souvent pas rare de voir une lignée familiale pratiquer le même métier ou du  moins perdurer dans le même secteur et ce, au-delà de l’industrie artistique. Qu’ils soient médecins, avocats ou professeurs, il peut être fréquent de voir les progénitures de ces derniers  évoluer dans le milieu médical, de la justice ou de l’éducation à l’âge adulte. Certains,  passionnés depuis toujours par la carrière fructueuse de leurs parents, pourraient s’être  développés un réel attrait, voire un talent, qui ne pourra que mieux fleurir dans l’industrie  concernée. D’autres, pourraient suivre les traces familiales sans grandes convictions, mais  seulement parce que c’est ce dans quoi on les a poussés à évoluer, ce qu’ils connaissent depuis  toujours, là où les portes pourraient s’ouvrir à eux. Va donc alors se créer plusieurs types de  nepo-baby - Et ceux qui nous dérangeront vraiment finalement, seront plus ceux qui se  retrouveraient dans un milieu professionnel alors qu’ils n’auraient aucunes raisons d’y être si leurs parents ne les avaient pas mis là. 

Si nous pouvons alors affirmer qu’un enfant né de parents célèbres ou haut placé dans un  secteur d’activité commence sa vie indiscutablement beaucoup mieux armé qu’un autre  enfant, nous ne pouvons contester le fait que parmi ces nepo-babies, certains ont un réel talent.  Le talent sera peut-être inné voire génétique pour certains, et peut être créé pour d’autres ;  Un enfant de chanteurs prenant des cours de chant depuis petit par exemple, ou un enfant de  chirurgien bercé par des histoires d’opérations. Cependant, si sur le devant de la scène nous  sont montrés les filles et fils de à succès parmi lesquels on peut citer Charlotte GainsbourgLouis Garrel ou encore Laura Smet, cela n’affirme pas qu’ils en jouissent tous. En outre, la vague de haine qui a été provoquée à leur égard remettrait sérieusement en question la légitimité et  le talent des nouvelles générations sans même qu’elles ou ils aient eu le temps de faire leurs  preuves. Par ailleurs, dans certaines industries, il ne serait pas forcément toujours bien vu  d’être la fille ou le fils de quelqu’un. Outre les jalousies que cela pourrait attirer ; Si l’on peut  hériter de la notoriété ou de la richesse, on peut également hériter de la mauvaise réputation.  Porter un certain nom de famille peut être alors parfois un poids plus qu’une bénédiction. Parallèlement, l’effet inverse peut aussi se produire. Lorsque certains enfants de personnalités iconiques décident de se lancer dans la même carrière que leur mère ou leur père, une partie de la perception collective ne peut s’empêcher de les comparer et de proclamer haut et fort  que le talent de leurs géniteurs ne pourra jamais être égalé. La solution serait-elle alors  d’entamer une carrière totalement différente ? Aurait-on critiqué Joakim Noah s'il avait décidé  de devenir musicien ou tennisman plutôt que de devenir basketteur ? 

Une chose est néanmoins sûre, nous sommes tous mis au monde avec des chances inégales  qui se refléteront plus tard lorsque notre vie se tracera. Qu’il s’agisse alors de la célébrité de  nos parents, de la richesse de notre famille ou même de notre propre beauty privilege,  personne n’est vraiment mis sur le même échelon d’origine. Conscient ou non de cette  différence, certains réussiront quand même à se créer leurs places. Malgré le manque  d’avantages avec lesquels ils partaient de base, ou les bâtons dans les roues qu’on a pu mettre  sur leur chemin, ils pourront se faufiler habilement, nourris par la hargne de réussir dans un  milieu où rien ne leur était prédestiné. D’autres, à qui tout semblait sourire dès le plus jeune  âge, pourraient malgré tout échouer, vivre dans l’ombre du succès familial, ou tout  simplement, se contenter du minimum sans vraiment aller chercher la réussite. Ainsi, que notre  parcours débute avec un avantage certain ou non, le succès se cultive comme un jardin,  nécessitant une constante attention et un labeur assidu pour récolter les fruits tant désirés.