Vedi tutti

Le “living apart together” est-il le futur des relations amoureuses?

En couple, chacun chez soi

Le “living apart together” est-il le futur des relations amoureuses?  En couple, chacun chez soi

Le phénomène du "living apart together" évoque une tendance relationnelle contemporaine où les couples font le choix délibéré de maintenir des foyers distincts tout en préservant leur lien amoureux. Si cette notion aurait suscité l'incompréhension à l'époque de nos grands-parents, elle s'inscrit désormais de manière croissante dans le tissu social. En 1975, une majorité écrasante de 54 % des femmes âgées de 20 à 24 ans et 32 % des jeunes hommes partageaient un même domicile. Cependant, en 2019, ces statistiques ont chuté significativement à 25 % et 14 %. Ce choix de vivre séparément, souvent associé aux débuts de relations, semble également séduire des couples déjà bien établis dans leur histoire. Loin des yeux près du cœur : serait-ce là la formule gagnante?

 

Loin de la contrainte, un signe d’émancipation 

@therapyjeff 4 Perks of Living Apart Together Relationships. #therapy #mentalhealth #relationshiptips #datingadvice #therapytiktok #livingaparttogether original sound - TherapyJeff

L'expression "living together apart" a évolué au-delà de sa signification initiale pour devenir le symbole d'une transformation sociale majeure. Elle reflète la volonté croissante de repenser les normes relationnelles traditionnelles.Initialement, ce terme était employé pour décrire la réalité difficile des parents séparés qui, malgré leur rupture, étaient contraints de partager le même lieu de vie en raison de contraintes financières dans la conjoncture post-crise des subprimes en 2008. Cette tendance émerge comme une réponse aux bouleversements sociétaux et culturels qui redéfinissent la notion même d'intimité. Sur TikTok, le hashtag #livingaparttogether semble en intriguer plus d’un, totalisant 31,3 millions de vues. À travers ces courtes vidéos, les couples prennent la parole pour partager les bénéfices qu'ils estiment avoir acquis grâce à ce mode de vie novateur. Leurs témoignages semblent composer une véritable ode au "living together apart", suggérant qu'il cumule tous les avantages recherchés par ces amoureux atypiques : une liberté préservée, où chacun peut jouir de son espace et de son autonomie, et un désir ardent qui demeure intact. 

L'étude "La famille à distance" de l'INED, publiée en 2018, indique que plus de 1,2 million de Français vivraient en LTA, avec une prévalence plus élevée chez les moins de 35 ans. Les adeptes de ce mode de vie forment un groupe diversifié, embrassant à la fois des jeunes urbains éduqués et des individus plus matures ayant déjà une expérience substantielle des relations. D'un côté, on trouve des jeunes urbains, souvent diplômés, qui, imprégnés par les idéaux d'émancipation féminine et d'épanouissement personnel, l’adoptent comme une alternative moderne à la vie à deux. De l’autre côté du spectre on trouve, des individus plus âgés, souvent après la quarantaine, parfois déjà parents, qui y voient une solution pour préserver leur amour tout en évitant les défis de la cohabitation. Une façon de préserver l'amour tout en évitant les querelles pour le dentifrice mal refermé et les crises existentielles devant le manque répartition des tâches ménagères.  

L’amour dure-t-il réellement trois ans? 

@she_breadwins Replying to @Kate #lat #livingaparttogether #livingapart original sound - Joanna | Money Before Men

Si cet adage a souvent été associé à la fragilité des couples mariés, illustrée par les statistiques indiquant que deux couples mariés sur trois à Paris divorcent dans les trois ans suivant la cérémonie, il peut également être étendu à la durée de vie moyenne des couples non-cohabitants. Selon l'Ined, l'institut national d'études démographiques, la moitié des couples entre 18 et 40 ans qui choisissent de ne pas habiter ensemble se sépare après trois ans. Cette observation suggère que la période de trois ans peut constituer un moment critique dans la vie amoureuse, que le cadre soit celui du mariage traditionnel ou d'une relation sans cohabitation. Au cours de cette période, les couples semblent faire face à des transitions importantes, qu'elles conduisent vers une union plus stable, vers une séparation, ou vers d'autres formes d'engagement. Entre la banalisation et l'éloignement, les défis sont bien présents. Ces week-ends tant attendus deviennent souvent l'unique moment pour se retrouver, transformant cette liberté tant vantée en une forme de cohabitation partielle, parfois même asymétrique. 

 

Les couples non cohabitants jonglent entre les espaces, avec des arrangements parfois asymétriques. Les discussions sur la répartition du temps et le déséquilibre résultant de ces arrangements peuvent créer des tensions et éroder le romantisme de la relation. Les statistiques suggèrent un taux de rupture plus élevé par rapport à leurs homologues cohabitants. Cependant, la nuance réside dans le fait que certains couples non cohabitants maintiennent leur mode de vie conjugal après trois ans, tandis que d'autres choisissent ultimement de faire le pas vers la cohabitation. Serait-ce donc davantage une étape transitoire plutôt qu'une destination finale ? Bien que ce couple 2.0 puisse sembler être la panacée à tous nos problèmes, il n'en nécessite pas moins des ajustements, des compromis à distance et parfois des crises existentielles devant la question cruciale : «Mais pourquoi diable ne vivons-nous pas ensemble ?!» Outre ses défis, il représente le cri de ralliement de ceux qui refusent de se fondre dans les banalités de la vie à deux. Grand bien leur fasse. Bien évidemment chacun est libre de faire ce qu’il entend, alors, choisissez votre propre créneau et vivez votre vie amoureuse comme bon vous semble - que ce soit ensemble, à part, ou quelque part entre les deux.