
Le collectif Vestiaire a déposé des montagnes de vêtements devant le Sénat français
La nouvelle campagne imagine l'avenir du pays si le projet de loi contre la mode rapide n'est pas adopté
18 Avril 2025
À quatre jours de la Journée Internationale de la Terre, la plateforme de revente d’articles de luxe Vestiaire Collective poursuit un projet lancé il y a trois ans contre le gaspillage textile. Après avoir banni les marques de fast fashion de son site en 2023, elle a lancé l’année dernière une campagne de sensibilisation à destination des influenceuses concernant les shopping hauls et leur influence potentiellement négative sur les consommateurs. Aujourd’hui, elle a publié des images saisissantes montrant des piles de vêtements usagés entassées devant certaines des institutions politiques les plus importantes au monde, du Sénat français jusqu’au Capitole. Avec ces images, Vestiaire Collective a voulu transmettre un message d’urgence, pour démontrer à quel point le problème de l’élimination des déchets textiles concerne la planète entière. La campagne est particulièrement pertinente en France, qui a promu le projet de loi anti-fast fashion le 14 mars dernier, en attente d’approbation par le Sénat début juin. De plus, bien que l’Union européenne ait introduit de nouvelles règles sur le recyclage des déchets textiles à partir du 1er janvier, le revirement réglementaire opéré par l’Union ces derniers mois a soulevé de nombreux doutes quant à son engagement environnemental.
Un autre des thèmes abordés par la campagne de Vestiaire Collective est le repositionnement des marques de fast fashion dans le secteur du luxe accessible. À travers des campagnes et des collaborations avec certains des créatifs les plus influents du système de la mode, des marques comme Zara et H&M tentent d’atteindre une nouvelle catégorie de consommateurs, une opération stratégique qui, pour la plateforme de revente, représente un grand paradoxe puisque, bien que les prix des produits et la communication aient été revalorisés, la suroproduction des entreprises reste inchangée. Selon la nouvelle proposition en France soutenue par Vestiaire Collective, d’ici 2030, des surcoûts allant jusqu’à 10 euros pourraient être imposés pour chaque vêtement considéré comme « polluant », la publicité pourrait être interdite aux marques opérant dans l’industrie de la fast fashion, et des limites pourraient être imposées aux influenceurs qui en font la promotion. Les images de la nouvelle campagne de la plateforme s’inspirent d’un projet de la Stop Fast Fashion Coalition, qui a déversé le mois dernier des montagnes de déchets textiles devant le Sénat français en signe de protestation.