
Le nouveau "Lilo & Stitch" fait lui aussi polémique
En salle depuis le 21 mai, on se demande si un changement par rapport à l’original est dû à une censure intentionnelle ou non
22 Mai 2025
La série des live-actions continue. Bien que Blanche-Neige ait pu être le point de non-retour pour Disney et la reprise de ses classiques - un investissement de 209 millions de dollars pour une recette mondiale s'arrêtant à 204,835,385 millions de dollars - deux mois après le film avec Rachel Zegler et Gal Gadot, arrive au cinéma le déjà programmé et moins controversé Lilo & Stitch, en salle à partir du 21 mai. Quarante-deuxième titre de la collection des classiques Disney, le film d'animation est sorti pour la première fois en 2002 sous la direction de Chris Sanders et Dean DeBlois. Bien que moins universellement reconnu que les princesses comme Cendrillon ou les héros comme Aladdin, l’œuvre a marqué toute une génération surtout grâce à son drôle et improbable alien bleu, offrant l'une des phrases les plus iconiques de tout le panorama de l'animation : « Ohana signifie famille et famille signifie que personne n'est abandonné ou oublié ». Tout en restant globalement fidèle à sa version du début des années 2000, le nouveau Lilo & Stitch n'a pas manqué de susciter une petite polémique, concernant l’un des personnages de l’histoire et liée au monde LGBTQIA+.
De quoi parle le live-action de "Lilo & Stitch"
@disneyit Pronti a surfare! Lilo & Stitch vi aspetta da domani solo al cinema, non mancate! #LiloEStitch #LiloEStitch #Lilo #Stitch #nuoveuscite #liveaction #DisneyItalia #cinematok #davedere #LiloAndStitch suono originale - Disney Italia
Comme annoncé, le récit du live-action de Lilo & Stitch ne s’éloigne pas trop de l’original. Le cadre reste celui d’Hawaï, où vivent les deux sœurs Lilo et Nani, devenues orphelines après la mort de leurs parents – dans le remake, cet événement a eu lieu plusieurs années avant le dessin animé. Les deux doivent lutter pour prouver aux services sociaux que Nani est capable d’élever sa petite sœur, qui adopte un jour par hasard l’expérience 626, l’alien que Lilo prendra pour un chien et que nous connaîtrons tous comme Stitch. Le scénario du live-action est signé par Chris Kenaniokalani Bright et Mike van Waes, tandis que la réalisation est confiée à Dean Fleischer Camp, choisi après des négociations initiales avec John M. Chu, réalisateur de la comédie musicale Wicked. Un choix insolite au vu de la carrière du cinéaste. Son œuvre précédent Lilo & Stitch est en effet le beaucoup plus auteuriste et recherché: Marcel the Shell, œuvre de 2021 sur une petite coquille nominée aux Oscars, qui reprend le travail décennal de Fleischer Camp constitué d’une série de courts-métrages toujours avec la même protagoniste étrange. Une ouverture au grand public peut-être pour financer son prochain projet d’animation et continuer à expérimenter comme il l’a fait jusqu’à présent avec Marcel.
Personnages absents et polémiques
So the dangling keys movie got rid of the funniest thing of the OG film and replaced Jumba and Pleakley trying to disguise as humans by making them look like the most boring humans ever.
— Ciela Opinions (YT reviewer) (@CielaOpinions) April 24, 2025
g r e a t. https://t.co/6r66zZrWhD pic.twitter.com/gQSCQ7bYKn
Bien que la narration du live-action repose sur les mêmes points que le film d’animation, certains personnages ont été supprimés et certaines scènes modifiées dans le but apparent d’exclure un élément intégré à l’imaginaire queer. D’un côté, le personnage de Gantu a été supprimé. Dans l’œuvre de 2002, il s’agit d’un alien ressemblant à une baleine anthropomorphe, dont l’objectif est de capturer le fuyant Stitch. Ce personnage est un méchant secondaire, sacrifié dans le live-action dont les principaux antagonistes restent Jumba et Pleakley, ce dernier ayant ouvert le débat sur une prétendue censure. Pleakley est un alien et le bras droit du savant fou Jumba qui a créé Stitch et veut le récupérer. Pour se fondre parmi les humains, dans le film d’animation, les deux se déguisent avec des vêtements féminins, ce qui les a rendus, au sein de la communauté, de véritables icônes drag. Dans le film de 2002, il n’y a toutefois aucun sous-texte suggérant autre chose que la nécessité pour les deux personnages de se cacher dans la foule.
Mais les fans n'ont pas manqué de relever l'une des dynamiques les plus marquantes du dessin animé, à savoir que les personnages se déguisent grâce à un dispositif technologique leur permettant de paraître humains. Ainsi, Jumba et Pleakley finissent par avoir l’apparence de leurs doubleurs, Zach Galafianakis et Billy Magnussen. Après avoir reçu de nombreux messages à ce sujet, Dean Fleischer Camp a décidé de répondre aux fans en déclarant avoir essayé d’inclure le déguisement dans le film, en joignant même sur les réseaux sociaux quelques croquis à titre de preuve. Disney, de son côté, n’a fourni aucune explication officielle, laissant ouverte la question de savoir s’il s’agissait d’un choix délibéré pour exclure toute référence potentielle au queer ou si la décision a été prise dans le but d’une meilleure adaptation en live-action.