A Guide to All Creative Directors

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Pourquoi (et comment) le chanteur Rilès a couru pendant 24 heures d'affilée

Quand la course contre la montre de l'industrie de la musique se transforme en élan vers la vie

Pourquoi (et comment) le chanteur Rilès a couru pendant 24 heures d'affilée Quand la course contre la montre de l'industrie de la musique se transforme en élan vers la vie

Ce weekend, tandis que la plupart du peuple se prélassait à sa guise et profitait de ces deux jours de repos pour reprendre ses esprits, le chanteur français Rilès s’attelait à une toute autre occupation. Bien loin des chaises longues et des spas, l’interprète de Thank God a débuté une longue et difficile course de 24 heures, motivée par la présence de 3 énormes scies derrière lui menaçant de lui faire sa fête si la fatigue venait à l’emporter. Mais cette performance sportive qui s’est tenue au cœur de l’Espace Commines à Paris n’a pas été organisée dans le but de prouver ses talents d’endurance. Intitulée “Survival run” (tout comme son dernier album), la course a été réfléchie de façon bien plus profonde et dans le but de passer un message loin de se limiter à la sphère athlétique.  

Le coup d’envoi de cette course interminable a été lancé samedi 8 février à midi, tandis que le sifflet de fin (à défaut de disposer d’une ligne d’arrivée) à retentit exactement 24 heures plus tard, soit le dimanche 9 février à midi également. Évidemment, le chanteur de 29 ans, bien qu’il fut seul sur le tapis de course, n'a pas passé ces 24 heures douloureuses en solo, et était même très bien entouré entre médias, fans et proches venus encourager ses prouesses. Et même si ce challenge soit, rien qu'à titre sportif, honorable, une question continue de nous tarauder : pourquoi se lancer un tel défi ? Et bien pour dénoncer notre époque et la société dans laquelle elle évolue. Pour crier au scandale contre une industrie qui n’a le temps de rien, mais critique tout. La course avait pour but de remettre en perspective la force du corps et de l’esprit, mais aussi “la fine ligne entre persévérance et obsession”. En prise à une santé mentale démolie, le jeune chanteur racontait il y a quelques semaines au micro de Mehdi Maïzi à quel point l’industrie l’a fait sombrer dans un mal-être profond. Avant la sortie de son dernier album intitulé comme la course “Survival mode”, le chanteur en est venu à mettre au point le sombre plan de s’ôter la vie une fois ce dernier terminé. Si les 14 chansons qui le composent étaient présentées comme des simples composantes de son prochain projet musical, pour le chanteur, il s’agissait en fait de lettres d’adieu. 

Dans l’épisode du podcast Le Code dont il fut l'invité, Rilès raconte sa tentative de suicide, mais surtout comment, une fois la tête dans l’eau, des cailloux aux pieds et de l’oxygène en moins, il a eu cette sorte d’impulsion de survie qui a fait qu’il puisse être présent et plus vivant que jamais ce weekend pour sa course, non pas contre la montre, mais vers la vie. Et quelle course. Au bout de 6 heures, il avait dépassé les 61km. Après 16 heures, il arrivait à 146. Au bout des 24 heures, il avait dépassé les 200km. Symbole de la condition humaine, le challenge représentait non seulement une « course perpétuelle où l’avancement n’est qu’une illusion », mais aussi le fameux dicton "marche ou crève”, représenté par les scies. Si le chanteur est sorti de cette expérience éprouvé et exténué, il aura surtout montré que même en touchant le fond et en buvant la tasse, on peut taper du pied et remonter plus fort que jamais.