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La France est devenue le premier pays à inscrire l'ivg dans sa constitution

Voilà pourquoi cette décision était plus nécessaire que jamais

La France est devenue le premier pays à inscrire l'ivg dans sa constitution Voilà pourquoi cette décision était plus nécessaire que jamais

«Quelle victoire ! Quel bonheur ! Quelle fierté !» Telles sont les paroles mémorables de Laurence Rossignol, ancienne ministre des droits des femmes sous Hollande, célébrant l'entrée de la France dans l'histoire en tant que premier pays à inscrire le droit à l'IVG dans sa constitution. Hier, 925 députés et sénateurs ont été convoqués à Versailles par le président pour inscrire dans le marbre cette liberté fondamentale. La victoire a été écrasante, avec une majorité écrasante de 780 voix pour. Du New York Times au Vanguardia, de nombreux journaux internationaux ont choisi de mettre en avant cet événement historique, émergeant comme une lueur d'espoir dans un contexte mondial marqué par des tendances réactionnaires et conservatrices, caractérisé par une remise en question croissante des droits des femmes. La France a réagi de manière catégorique, exprimant non seulement une riposte aux menaces contemporaines, mais également une volonté affirmée de préserver les avancées historiques et de se positionner en tant que modèle.

En 2022, l'attention internationale s'était concentrée sur des changements législatifs restrictifs aux États-Unis. La limitation de l'accès à l'avortement, interdit au-delà de six semaines de grossesse et sa pénalisation dans certains états avait provoqué un sursaut au sein de la communauté internationale. Une préoccupation partagée s'était répandue quant à l'impact potentiel sur les droits des femmes et leur santé reproductive. Plus récemment, la France elle-même a été le théâtre d'une onde d'indignation, lorsque CNews a publié une pseudo-enquête, prétendant que l'avortement est la principale cause de mortalité dans le monde. Une manipulation flagrante de données à des fins idéologiques qui a exacerbé les tensions et contribué à la stigmatisation de ce droit fondamental

 

Selon le Premier ministre, ce vote représente également un devoir de mémoire : « Ces femmes, mortes pour avoir voulu être libres, nous hantent. Oui, les aiguilles des faiseuses d’anges nous hantent. Oui, nous sommes hantés par la souffrance et la mémoire de ces femmes qui ont souffert de ne pas pouvoir être libres. Aujourd’hui, nous pouvons changer le cours de l’Histoire. » Notamment envers les pionnières de cette mesure. En effet, en 1971, 343 femmes, dirigées par Simone de Beauvoir, ont publié un manifeste dans le Nouvel Observateur, déclarant avoir eu recours à l'avortement malgré son illégalité. Cette action audacieuse, symbolisée par le slogan "Nous avons avorté, 343 salopes", a marqué le début d'une mobilisation sans précédent en faveur de la légalisation de l'IVG. Les années qui ont suivi ont été marquées par des débats politiques et sociaux intenses. En 1975, Simone Veil, alors ministre de la Santé, a présenté devant l'Assemblée nationale le projet de loi légalisant l'IVG. Les débats ont été passionnés, avec des opposants farouches, mais finalement, la loi a été adoptée. La loi Veil, comme elle est communément appelée, a marqué un tournant historique en reconnaissant le droit des femmes à disposer de leur corps. Cependant, la lutte ne s'est pas arrêtée là, les défis juridiques et sociaux ont persisté, mais la France a maintenu son engagement envers le droit à l'IVG.


@bfmtv L’inscription de l’IVG dans la Constitution a été célébrée au Trocadéro, où étaient notamment réunies des femmes et des associations #ivg #constitution #trocadero #paris son original - BFMTV

La décision historique d'inscrire l'interruption volontaire de grossesse  dans la Constitution française est aussi le résultat d'une mobilisation collective et d'une coalition entre tous les partis. Il semblerait que pour l’occasion, les partis aient mis leur différends de côté. Un des rares exemples de convergence politique dans notre pays. Les acteurs de cette décision ont compris que la vulnérabilité des droits reproductifs des femmes nécessitait une protection solide face à l’obscurantisme. « Vous avez définitivement perdu. Plus jamais nous ne reviendrons sur le droit à l’IVG, jamais ! » rétorquait la sénatrice Mélanie Vogel à tous les “anti-choix”. À Paris, la Place du Trocadéro a été envahie par des centaines de manifestantes et manifestants, accueillant un écran géant diffusant en direct le vote du Congrès. L'annonce de l'adoption de la mesure a déclenché une explosion de joie, marquée par des chants, des danses et des slogans. Les fumigènes violets ont illuminé le ciel parisien, symbolisant la victoire des droits reproductifs. Sur la Tour Eiffel, des slogans féministes tels que #MonCorpsMonChoix et #IVGConstitution étaient projetés en plusieurs langues, témoignant de la solidarité internationale autour de la cause des droits des femmes. Les réseaux sociaux ont aussi joué un rôle majeur dans la célébration de cette victoire, avec de nombreuses pages féministes et personnalités publiques exprimant leur soutien et célébrant ce moment historique. Néanmoins, la bataille est loin d'être terminée. Il devient impératif de simplifier l'accès à ce droit pour toutes et de le démystifier. En dépit des progrès, une certaine omerta persiste, que ce soit au sein du corps médical ou dans la vie quotidienne, soulignant la nécessité de poursuivre les efforts pour briser les tabous.