A Guide to All Creative Directors

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L'essor d'un nouveau maximalisme

La semaine de la mode à Paris a été l'occasion de redéfinir et de diversifier les expressions vestimentaires

L'essor d'un nouveau maximalisme La semaine de la mode à Paris a été l'occasion de redéfinir et de diversifier les expressions vestimentaires

Au milieu des discussions sur la FW25 concernant le design et les proportions corporelles, la renaissance des collections de haute couture des années 1990 et la réversibilité introduite par Zomer et Marie Adam-Leenaerdt, un autre récit a alimenté le dialogue de la mode cette saison. Ce récit marque la résurgence progressive, mais indéniablement frappante, d'un nouvel échange captivant en mode qui a réaffirmé le maximalisme. Mais voici la question : est-ce le maximalisme que nous avons connu ? Ou a-t-il évolué, remodelé par le temps et les tendances, en quelque chose de totalement nouveau ? Assistons-nous à une répétition de l’histoire, ou cette esthétique est-elle façonnée par des conversations culturelles et des stratégies des maisons pour marquer les esprits ?

Il n’y a pas si longtemps, le maximalisme était un concept avec une identité unique : audacieux, extravagant et souvent associé à quelques maisons de mode. Des visionnaires comme Lee McQueen, Simone Rocha, Marc Jacobs et Alessandro Michele ont repoussé les limites de cette esthétique au fil des décennies. Alexander McQueen, durant son mandat révolutionnaire à la tête de sa propre maison de 1992 à 2010, a porté le maximalisme à des sommets inégalés. Saison après saison, il a défendu une créativité flamboyante qui transcendait les normes préétablies, donnant naissance à des créations qui étaient de véritables récits de transformation. Mais aujourd’hui, le discours autour du maximalisme évolue. Un dialogue plus large et plus nuancé émerge, redéfinissant ce que le maximalisme peut signifier dans le paysage créatif et commercial contemporain. Cette nouvelle vague de maximalisme ne recherche pas toujours l’extravagance ou la complexité, ni même à incarner l’ère la plus tapageuse ; parfois, elle s’exprime à travers des contrastes subtils et des expressions, et s’impose comme une philosophie transcendant les juxtapositions. Le maximalisme peut-il coexister là où le minimalisme a prospéré ? À première vue, la réponse pourrait sembler être un non catégorique. Pourtant, cette saison, ces frontières commencent à s’estomper, et les maisons de mode jouent sur cette ambiguïté pour façonner l’influence de la mode et les besoins commerciaux à un moment donné.

Alaïa, par exemple, s’exprime à travers une voix profondément enracinée dans les contours naturels du corps, l’expérimentation sculpturale et les croisements culturels. Les jupes à taille tubulaire s’inspirent de traditions et d’époques variées, tandis que des robes tridimensionnelles se tordent et se retournent, célébrant les idéaux de beauté à travers le temps, la géographie et les philosophies esthétiques. La décision de Pieter Mulier de s’éloigner d’Azzedine Alaïa mène à une exploration créative visant à concevoir une évolution fluide tout en respectant l’ADN de la marque. Pendant ce temps, la collection prêt-à-porter "Lone Star" de Schiaparelli illustre parfaitement le propos de la saison. Daniel Roseberry partage ses réflexions : « J’ai voulu créer une garde-robe qui parle aux contradictions inhérentes à la vie des femmes. Comment leur offrir quelque chose qui leur permette de se sentir dominantes quand elles en ont besoin… sans sacrifier leur tendresse ? » Alors que Roseberry a déjà réinventé la vision de Schiaparelli à travers la couture, cette collection de prêt-à-porter équilibre un récit porté par les deux facettes de l’histoire. Avec des épaules inspirées des années 1940 et des bijoux surréalistes, la collection s’articule autour du maximalisme sans oublier d’ajouter quelques lignes minimalistes à la conversation. Haider Ackermann chez Tom Ford et Julian Klausner chez Dries Van Noten ont fait des débuts remarqués, chacun apportant son interprétation unique du maximalisme raffiné. Chez Tom Ford, pourtant, il semblait presque absent, avec des vestes de motard minimalistes côtoyant des blazers sculptés en sablier sur le podium, illustrant une gamme d’expressions entre maximalisme et minimalisme, avec une approche empreinte de modernité. Dries Van Noten, en revanche, a adopté un mélange fluide entre imagination et pragmatisme. Une fois de plus, l’imaginaire est prudent, mais jamais oublié.

La dernière collection de Duran Lantink illustre une approche réussie de la mode, avec des vestes confectionnées en cuir de poney imprimé zèbre, en peau de serpent retravaillée, en velours léopard et des robes aux formes imbriquées, tricotées à la main par un groupe de femmes aux Pays-Bas à partir de laine mérinos. Cependant, il ne s'agit pas ici d’un bruit traditionnel, mais plutôt d’une maison de mode redéfinissant activement ses concepts et explorant des couches de signification plus profondes. Pendant ce temps, les créations de Zomer présentent des formes sculpturales audacieuses et des textures riches, défiant les notions conventionnelles du vêtement. En adoptant le jeu comme mode d’expression, la collection AW25 explore la morphologie à travers un stylisme et un positionnement des vêtements non conventionnels. Une collaboration avec la designer en maille Cécile Feilchenfeld enrichit encore cette exploration, repoussant les limites de l’interaction entre les vêtements et le corps. De son côté, la créatrice et directrice artistique de Sacai, Chitose Abe, apporte une nouvelle perspective au maximalisme. Son approche repose sur le geste d’enveloppement, intégrant des panneaux tricotés dans des blazers, des vestes matelassées et des pièces d’inspiration militaire, jusqu’aux chemises et pantalons. La collection met en avant des "plumes" de tissu effiloché, des sequins et des bordures en fausse fourrure, cherchant à élargir les possibilités d’une silhouette unique. À mesure que les frontières entre maximalisme et minimalisme continuent de s’estomper, la prochaine saison promet d’être aussi dynamique qu’imprévisible.