
Le coup d'état de Pièces Uniques pour sa collection FW25 La révolution silencieuse de l’habillement contemporain présentée par Edmond Luu
La collection FW25 de Pièces Uniques, baptisée « Coup d'état », est bien plus qu'une simple proposition vestimentaire : c'est un manifeste inspiré par l'histoire personnelle de son créateur, Edmond Luu. Née d'une conversation intime avec son grand-père vietnamien et des récits de la guerre , cette collection est une exploration raffinée de la force, de l'héritage et du changement culturel. Loin de l'excès, la ligne se présente dans sa forme la plus distillée, s'articulant autour d'une clarté architecturale et d'un minimalisme délibéré. Les silhouettes sont allongées et nettes, dominées par des manteaux aux lignes précises. La garde-robe est un jeu de contrastes : les fourrures apportent poids et grandeur, tandis que le denim est revisité avec des traitements peints ou maculés de boue, transformant la cicatrice de l'endurance en une forme d'art. Cette tension entre le lourd et le léger, le brut et le poli, incarne l'essence du coup d'état en tant que changement culturel : démanteler l'ancien pour construire le nouveau.
Ce récit profond est prolongé par une campagne magistrale tournée au Japon , conçue et dirigée par Luu lui-même et capturée par la photographe Camille Ducol. Le film met en scène cinq archétypes de l'homme Pièces Uniques (l'Aîné, l'Artiste, l'Esprit Libre, le Rêveur et l'OG) qui ensemble forment une mosaïque de valeurs et d'attitudes définissant l'univers de la maison. Le casting, qui réunit l'acteur japonais acclamé Shun Sugata (de Kill Bill et Tokyo Vice) et le phénomène des réseaux sociaux Yone (maître de boxe et ancien Bosozoku), établit un pont fascinant entre tradition et modernité, discipline et subversion. Ce n'est pas seulement une étude de caractère, mais une ode culturelle où des fragments d'individualité fusionnent pour exprimer une transformation collective.
La campagne positionne ainsi Pièces Uniques au-delà d'une simple maison de mode ; elle se révèle être une plateforme de changement culturel. Si la collection elle-même reflète les luttes pour la libération passées, la campagne transpose le concept de « Coup d'État » en un appel au présent. Elle exhorte la nouvelle génération de créatifs et de rêveurs à revendiquer leur espace et à réécrire les narratifs hérités. Dans cette vision, le coup d'état est réinterprété comme une révolution des idées, forcée mais silencieuse. L'émancipation n'est ni théâtrale ni bruyante, mais ancrée dans l'acte de se rassembler, d'oser imaginer des alternatives. Le message est clair : la jeunesse n'est plus la promesse de demain, mais l'architecte active d'aujourd'hui, façonnant la culture à ses propres termes.

























