La crème de la crème de Jean-Paul Gaultier sera bientôt disponible aux enchères

Vous est-il déjà arrivé de porter une jupe si richement décorée qu’elle pesait 10 kilos ? Et bien Mona Ayoub, oui. Bien qu’elle ait offert à cette jupe la vie de star qu’elle mérite, elle a décidé qu’il était désormais l’heure de s’en séparer. En effet, une jupe écossaise inspirée du kilt réalisée à l’aide de milliers de minuscules perles de verre colorées brodées par la Maison Lesage, issue de la collection haute couture FW98 de Jean-Paul Gaultier, est l’un des nombreux articles dont se séparera Mona lors d’une vente aux enchères qui aura lieu le 25 novembre prochain. En plus de cette jupe collector, pas moins de 40 pièces de mode historiques, réalisées par l’enfant terrible, mais pas que, seront mises en vente fin du mois. On retrouvera également une robe bustier en denim qui se termine par une jupe sirène en dégradé de plumes d’autruche. Une pièce issue de la collection couture printemps 1999 estimée à un prix allant de 25 000 à 35 000€, selon  Kerry Taylor, experte en la matière avec qui Ayoub s'est déjà associé l'année dernière pour la vente de sa collection de pièces Chanel haute couture.

La propriétaire de toutes ses belles pièces est une magnat de l’immobilier, comptant parmi les plus fervents collectionneurs de haute couture, qui sait de quoi elle parle en matière de mode. Parmi ses ensembles préférés figurent un tailleur-pantalon brodé de soutache de la collection Punk Cancan de Gaultier pour le printemps 2011, qui a nécessité plus de 200 heures de travail à la main. Sa garde-robe compte aussi des tenues de couture comportant les fameuses rayures, marque de fabrique de l’enfant terrible, des pièces sur le thème du cabaret, de la corseterie et des vêtements défiant les lois du genre, s’amusant à jouer avec la frontière entre masculin et féminin. Elle a également eu le courage de porter la robe de soir en denim, intitulée L'Écume des jours, d'après le roman surréaliste de Boris Vian paru en 1947. « J'ai cependant été horrifiée lorsque j'ai perdu une plume, et je l'ai immédiatement enlevée », raconte-t-elle au women’s wear daily. « C'est une pièce destinée à un musée, après tout, et elle mérite d'être traitée de la sorte. » 

Raison pour laquelle elle a décidé de se séparer des oeuvres d’art qui remplissent joliment son dressing. Car si ces pièces n’ont été portées qu’une seule fois et conservées telles des reliques avant leur mise en vente, la jet-setteuse déclare avoir « beaucoup de jeunes amis qui n'ont pas eu l'occasion de commander chez JPG pendant ses années d'activité. C'est une excellente façon de faire découvrir à d'autres le meilleur de la couture JPG ».Une belle façon de donner à d'autres l'occasion de côtoyer un échantillon de l'artisanat et du savoir-faire avant-garde d'un Jean-Paul Gaultier désormais à la retraite après pas moins de 50 ans de bons et loyaux services dans l'industrie de la mode. Pour ces « autre » qui aimeraient profiter de l'occasion pour peut-être ajouter à leur collection ces pièces d’exception, ou du moins voir de plus près ces petits morceaux d'histoire de la mode, les pièces Gaultier d'Ayoub seront exposées du 23 au 24 novembre au 84 rue de Turenne.