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​​Le grunge holistique de Marie Lueder

Entre silhouettes oversized, armures et culture club

​​Le grunge holistique de Marie Lueder Entre silhouettes oversized, armures et culture club

Le premier défilé de Marie Lueder s'est tenu devant une énorme sphère lumineuse de plus de 4 mètres de haut, symbolisant " une nouvelle renaissance et un moment d'union ". Mono-Myth a transporté à Berlin, dans un ancien studio de cinéma abandonné, un imaginaire grunge-holistique fait de tricots, de sweat-shirts et de denim, associés au modèle FiveFingers de Vibram pour " maintenir le contact avec le sol même dans un contexte urbain ". « Le but du défilé était de créer un mythe, une sorte de réalité fictive, la fin du monde mais avec une fin heureuse. Quelque chose qui pourrait être aussi synthétique, une sorte de boule incandescente que les mannequins pourraient entourer comme la mousse autour d'une ampoule. Symbolisant un imprévu qui se produira dans le futur mais que nous survivrons parce que nous serons forts ensemble, une vision optimiste sur quelque chose que nous ne pouvons pas changer » a raconté Lueder, tandis que dans les coulisses, ses mis l'entourait de fleurs et d'étreintes, célébrant une grande réalisation pour la designer qui vit entre Londres et Berlin, avec un passé de couturière à l'Opéra de Hambourg.

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La marque a été créée en 2019 comme " espace performatif " et explore les nouvelles identités masculines en naviguant entre vêtements sportifs et esthétique fonctionnelle, mais avec une touche de couture inédite. Les influences de Londres et de Berlin, les deux capitales qui servent de base opérationnelle pour la conception et la production des vêtements, sont évidentes : le denim, le jersey et l'éco-nylon adoptent des silhouettes genderless, slouchy et oversized, tandis que les couleurs frôlent le primordial, jamais tout à fait saturées, évoquant les quatre éléments avec un focus sur les phases de transformation du feu. Les teintes ont été réalisées à la main en collaboration avec la teinturerie Emiliana de Stone Island, tandis qu'une technique innovante donne une finition " cristallisée " aux bombers rouched. « J'aime que les vêtements enveloppent le corps comme une couverture lourde, c'est la même sensation qu'un vêtement sur mesure ».

Une idée de douceur et d'accueil qui va à l'encontre des tendances du marché, des épaules carrées et des lignes rigides, la marque préfère les vestes à coque avec coudes accentués et une coupe oversized. La fluidité des silhouettes s'oppose à son tour à l'idée d'armure médiévale, un trope récurrent dans l'esthétique de Lueder qui remonte à un souvenir d'enfance de la designer, un festival médiéval à Hambourg qui a servi d'inspiration pour le Charcoal Warriors au buste asymétrique. Une robe qui peut apparaître à la fois androgyne et féminine, où les coudes sont accentués par un tissu ingénieux qui rappelle la cotte de mailles. « J'ai pensé à associer les vêtements aux Vibram FiveFingers parce qu'ils parlent d'une approche holistique de soi, l'idée est d'expérimenter la nature même en ville, quand nous allons à l'arrêt de bus pour aller travailler et que nous rencontrons un arbre ou de l’herbe sur notre chemin. Tenter de percevoir la nature dans les endroits les plus inattendus : c'est une manière différente d'aborder le quotidien. »

Et encore des manteaux en tricot, des pantalons capri en denim, des sacs à bandoulière, des chapeaux elfiques en collaboration avec 4FSB, des t-shirts recyclés et airbrushés à la main par l'artiste Mia Violet : le résultat final est un mix psychédélique qu'un surfeur médiéval de retour d'une rave porterait. Concernant le clubbing, Lueder parle de cela comme d'une  forte inspiration. « Les meilleures fêtes sont toujours, je pense, les plus spontanées, dans des espaces autonomes, des squats ou quelque part où simplement les gens se réunissent et passent une bonne soirée sans que personne ne se soucie de ton milieu économique ou de ce que tu fais dans la vie. C'est cette partie de la culture des clubs qui m'a le plus inspiré, ainsi que le concept de superposition et de travestissement. Si je devais résumer la philosophie de ma marque, je parlerais d'une approche holistique, de la prise de conscience de la santé mentale et de l'aspiration à une durabilité totale. »