
Les films incontournables du Festival de Cannes 2025
Trois Italiens, de grands auteurs et le final de Mission Impossible
11 Avril 2025
Les prévisions étaient correctes : le Festival de Cannes semble vraiment être l'événement cinématographique incontournable de 2025. Avec un programme très riche, la manifestation française a réuni le meilleur des filmographies du monde entier et est prête à les présenter en avant-première du 13 au 25 mai. Certaines rumeurs ont été confirmées, du western de Ari Aster Eddington au Sentimental Value de Joachim Trier avec Renate Reinsve et Elle Fanning. On retrouve également de grands retours comme Julia Ducournau, qui après la Palme d'or remportée avec Titane en 2021, est de nouveau en compétition avec son troisième film Alpha, mais aussi quelques surprises comme les débuts à la réalisation des acteurs Harris Dickinson avec Urchin et Scarlett Johansson avec Eleanor the Great. L’Italie est bien présente, en compétition officielle comme dans la section 'Un certain regard', avec Mario Martone et son Fuori, un film sur Goliarda Sapienza, le duo Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis avec Testa o croce? avec Alessandro Borghi et Nadia Tereszkiewicz, et le road movie Le città di pianura de Francesco Sossai. Mais quels sont les titres à ne pas manquer de cette 78e édition de Cannes ?
The History of Sound de Oliver Hermanus (Compétition officielle)

Commençons par The History of Sound de Oliver Hermanus, qui réunit à l'écran Josh O’Connor et Paul Mescal. Le film est une histoire d'amour entre deux hommes qui se rencontrent en 1916 et entreprennent ensemble un voyage dans la Nouvelle-Angleterre rurale pour enregistrer des chansons folk. Le scénario, écrit par Hermanus lui-même, est basé sur une nouvelle de Ben Shattuck.
Nouvelle Vague de Richard Linklater (Compétition officielle)

Après avoir présenté au dernier festival de Berlin son Blue Moon, qui a également valu un prix d’interprétation à Andrew Scott, Richard Linklater revient et entre en compétition à Cannes avec Nouvelle Vague. Ce film, comme son titre l’indique, raconte les coulisses de la réalisation de l’un des chefs-d'œuvre du mouvement, À bout de souffle de Jean-Luc Godard. Le casting du making-of comprend Guillaume Marbeck dans le rôle du cinéaste français et Zoey Deutch dans celui de Jean Seberg.
Eddington de Ari Aster (Compétition officielle)

Ari Aster délaisse momentanément l’horreur, même si son western Eddington est teinté d’humour noir. Il retrouve Joaquin Phoenix, avec qui il avait collaboré pour Beau a peur, cette fois dans le rôle du shérif Joe Cross. Le film met en scène un couple coincé dans une ville du Nouveau-Mexique. Si tout semble se passer calmement au début, les choses prennent rapidement une tournure étrange.
Eleanor the Great de Scarlett Johansson (Un certain regard)

Parmi les acteurs qui passent cette année derrière la caméra, il y a Scarlett Johansson qui, en plus d’être interprète et productrice, a décidé de se lancer comme réalisatrice. Elle le fait avec Eleanor the Great, l’histoire d’une femme de 90 ans qui se lie d’amitié avec une étudiante de 19 ans. Le rôle principal est interprété par June Squibb, vue dans Nebraska et plus récemment dans Thelma.
Urchin de Harris Dickinson (Un certain regard)

Ce que peu de gens savent, c’est que Harris Dickinson, en 2024 en pleine ascension grâce à Babygirl, s’essaie à la réalisation depuis 2013. Après plusieurs courts-métrages réalisés au fil des douze dernières années, l’acteur passe à l’écriture et à la direction de son premier long-métrage Urchin, qui raconte l’histoire de Mike, un sans-abri dans les rues de Londres, et sa tentative de changer le cours de sa vie.
Fuori de Mario Martone (Compétition officielle)

Seul italien en compétition, Mario Martone présente à Cannes l’histoire de Goliarda Sapienza, à laquelle Valeria Golino avait déjà consacré une série l’an dernier lors du même festival avec L’arte della gioia. Cette fois, Golino revient comme actrice dans le rôle de l’écrivaine qu’elle a eu la chance de rencontrer dans sa jeunesse. Dans Fuori, Martone raconte la période d’incarcération de Sapienza et les relations qu’elle a nouées derrière les barreaux, et qu’elle a conservées bien après sa sortie.
Alpha de Julia Ducournau (Compétition officielle)

Après avoir remporté la Palme d’or en 2021 avec Titane, les attentes pour Alpha de Julia Ducournau ne peuvent être qu’élevées. N’ayant pas peur de prendre des risques, cette fois-ci la réalisatrice et scénariste aborde une épidémie de sida dans un New York imaginaire des années quatre-vingt, filtré à travers les yeux d’une fillette de onze ans et la maladie vécue par l’un de ses parents.
Sentimental Value de Joachim Trier (Compétition officielle)

Joachim Trier retrouve Renate Reinsve et ensemble ils présentent à Cannes Sentimental Value après Julie (en 12 chapitres) en 2021. Le film raconte la vie de Nora et de sa sœur Agnes, bouleversée par la perte de leur mère et la réapparition inattendue de leur père. Le casting inclut également Elle Fanning et Stellan Skarsgård.
In Simple Accident de Jafar Panahi (Compétition officielle)

Parmi les réalisateurs les plus importants de ces dernières années figure sans aucun doute Jafar Panahi, dont on admire les qualités de cinéaste et la persévérance avec laquelle il ne renonce pas au cinéma malgré ses nombreuses arrestations. Ainsi, en grand secret, le réalisateur iranien a tourné son prochain In Simple Accident, qui concourra au Festival de Cannes.
Vie Privée de Rebecca Zlotowski (Hors compétition)
Dans Vie Privée de Rebecca Zlotowski se produit une rencontre insolite mais intrigante. Celle entre les actrices Jodie Foster et Virginie Efira pour un thriller psychologique dans lequel une célèbre psychiatre, incarnée par l’actrice oscarisée, entame une enquête privée sur la mort d’un de ses patients. La femme est convaincue qu’il s’agit d’un meurtre et fera tout pour découvrir la vérité.
The Phoenician scheme de Wes Anderson (Compétition officielle)
C’est un peu surprenant de voir Wes Anderson en compétition à Cannes. Ce n’est pas qu’il soit rare de le voir au festival, puisque son dernier film Asteroid City y a été présenté en 2023. Mais ce qu’on reproche à l’auteur, c’est d’être resté figé dans un style qui écrase le contenu, réalisant des films tous très, voire trop, semblables. Nous verrons donc si ce sera aussi le cas de son prochain The phoenician scheme, une fois de plus un film choral avec une avalanche de stars, racontant l’histoire du magnat Zsa-zsa Korda (Benicio del Toro) et sa tentative de renouer avec sa fille devenue religieuse.
Pile ou face ? d’Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis
Un western situé au début du XXe siècle et qui voit arriver le Wild West Show de Buffalo Bill à Rome. Le mythe qu’on essaie de vendre est celui de la frontière, mais Rosa rêve de la véritable Amérique, pas celle des affiches publicitaires, et elle est décidée à l’atteindre avec Santino, son amant avec qui elle s’est enfuie après avoir tué son mari. Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis, double début dans la fiction avec Le Roi Crabe, reviennent avec Pile ou face ?, un film qui promet d’être l’un des titres italiens les plus alléchants de l’année, avec Alessandro Borghi et la Française Nadia Tereszkiewicz.
The Wave de Sebastián Lelio (Cannes Première)
Le projet de Sebastián Lelio est ambitieux. The Wave est une comédie musicale inspirée des manifestations de masse contre la violence sexiste qui ont marqué la période d’effervescence politique et sociale au Chili en 2018, menant à une réforme constitutionnelle sur les droits des femmes.
The Mastermind de Kelly Reichardt (Compétition officielle)

Une autre histoire d’émancipation féminine est celle de The Mastermind de Kelly Reichardt, où le coup artistique auquel se consacre le protagoniste James Mooney a lieu pendant la guerre du Vietnam et les profonds bouleversements sociaux et politiques qu’elle a entraînés. Parmi les protagonistes du film figurent John Magaro, Alana Haim et Josh O’Connor.
Splitsville de Michael Angelo Covino (Cannes Première)

Un brin de comédie dans Cannes Première avec Splitsville de Michael Angelo Covino, avec au casting Dakota Johnson et Adria Arjona. Tentant de faire face à un mariage en crise, Ashley et Carey demandent à leurs amis Julie et Paul comment ils restent heureux après tant d’années. Leur secret ? Être un couple ouvert. Mais bientôt, quelqu’un franchira les limites.
Amrum de Fatih Akin (Cannes Première)

Du réalisateur de Head-On et Soul Kitchen arrive le nouveau film Amrum, porté par les jeunes acteurs Jasper Billerbeck et Kian Köppke. Fatih Akin adapte au cinéma les souvenirs d’enfance du réalisateur et scénariste Hark Bohm, son vieil ami et co-scénariste du projet, qui raconte ce qu’a été grandir sur l’île allemande d’Amrum.
Mission: Impossible — The Final Reckoning de Christopher McQuarrie (Hors compétition)

Mission: Impossible — The Final Reckoning est non seulement l’un des blockbusters les plus attendus de l’année, mais marque le chapitre final de la saga commencée en 1996 et presque trentenaire sur grand écran. Pour l’occasion, Cannes accueillera la première du film de Christopher McQuarrie. On se demande si Tom Cruise sautera d’un avion en parachute pour atterrir directement sur la Croisette.