
"Les Hauts de Hurlevent" d'Emerald Fennell est déjà l'objet de vives critiques De la robe de mariée au casting de Margot Robbie et Jacob Elordi
Emerald Fennell n'est pas une novice. Son prochain projet, l’adaptation de Les Hauts de Hurlevent, est déjà le film le plus discuté de l’année alors que sa sortie n’est pas prévue avant un petit moment. Les polémiques sur l’œuvre, qui est encore en pleine production, ont commencé dès l’annonce du casting qui donnerait vie au livre d’Emily Brontë. Pour incarner les personnages iconiques du roman publié en décembre 1847, on retrouve Margot Robbie et Jacob Elordi, qui ne sont pas exactement les deux acteurs les plus fidèles à la description qu’en faisait l’écrivaine anglaise. Selon la critique, le choix de l’interprète de Barbie de Greta Gerwig pour le rôle de Catherine Earnshaw éloignerait la protagoniste de l’image de la jeune femme aux cheveux bruns décrite dans Les Hauts de Hurlevent, sans parler du fait que le personnage a environ 18 ou 19 ans tandis que Robbie fêtera ses 35 ans cette année. Entre Fennell et Robbie, cependant, il existait déjà une relation professionnelle établie en dehors de la caméra, l’actrice ayant toujours été impliquée dans les projets de la réalisatrice et scénariste via sa société de production, LuckyChap Entertainment, depuis les débuts avec Promising Young Woman (2020).
Catherine was like 18 or 19 when she died and they casted a 34 year old woman to play her , Heathcliff was always discriminated against because of his skin color and they casted a white man, that book is not destined to have a good adaptation I fear
— mimi (@blyfilms) March 23, 2025
La décision n'a donc pas pu être prise à la légère, car il n'aurait pas été nécessaire de modifier la collaboration que les deux artistes avaient fructueusement établie, avec Emerald Fennell déterminée à porter à l’écran une vision probablement réinterprétée de l’histoire d’Emily Brontë. Si pour Catherine, on a relevé la couleur des cheveux et l’âge, le choix de casting de son collègue Jacob Elordi a été jugé encore plus problématique. Bien que le débat sur les origines de Heathcliff fasse l’objet de discussions depuis la sortie du roman, la seule certitude en lisant Les Hauts de Hurlevent est qu’il s’agit d’une personne BIPOC. L’ambiguïté ethnique de Heathcliff est une partie intégrante du récit, influençant la manière dont il est accueilli par les autres, son comportement, son sentiment d’exclusion et son destin d’être rejeté par Cathy malgré son amour passionné. Ce n’est assurément pas un homme caucasien, certaines interprétations le décrivent d'ailleurs comme ayant des origines roms, africaines ou sud-asiatiques. Jacob est australien et a lui aussi déjà travaillé avec Fennell, notamment dans Saltburn (2023).
First look at Margot Robbie on the set of Emerald Fennell’s ‘WUTHERING HEIGHTS’. pic.twitter.com/3Bxa2NjPUM
— Film Crave (@_filmcrave) March 23, 2025
La même critique avait été soulevée à l’époque de Bridgerton, la série Netflix accusée de colourblind casting qui voyait des acteurs non blancs intégrer l’aristocratie britannique de la Régence. Mais dans ce cas, il n’y avait pas d’adaptation à respecter, et la série ne visait pas à être historiquement précise. Contrairement à Bridgerton, dans Les Hauts de Hurlevent, le bouleversement des origines du personnage ferait apparaître certaines lacunes sur sa personnalité et sur l’histoire elle-même. De plus, selon la critique, choisir un acteur caucasien au lieu d’un acteur BIPOC pour ce rôle principal priverait une minorité d’une opportunité de représentation et d’inclusion. Pourtant, ce qui choque tant le public (surtout les fans du roman) s’est déjà produit : dans l’histoire cinématographique et télévisuelle de Les Hauts de Hurlevent, Heathcliff a été interprété par Laurence Olivier, Ralph Fiennes, Tom Hardy, Timothy Dalton. Le personnage s’est rapproché un peu plus de l’image du livre seulement avec Cliff Richard, pour une version musicale qui n’a pas récolté beaucoup d’éloges. C’est dans le film d’Andrea Arnold, Les Hauts de Hurlevent de 2011, que le protagoniste masculin a été incarné par un acteur afro-caribéen, James Howson, un choix de casting réfléchi pour se rapprocher du roman. Le fait que, dans le livre de Brontë, Heathcliff soit trouvé par M. Earnshaw au port de Liverpool pendant la traite des esclaves et soit décrit par la gouvernante Nelly Dean comme un « simple noir », alimente la théorie de l’ascendance africaine du personnage.
Ce qui a ravivé le débat sur le film, c’est un récent cliché volé sur le tournage de Les Hauts de Hurlevent, où l’on voit Cathy vêtue d’une robe anachronique par rapport à l’époque victorienne de l’histoire. Tout semble faux : la couleur, l’esthétique, le design avec un col bateau et le tissu translucide ne correspondent pas à la mode de l’époque. Sans parler de l’inclusion de paillettes, inventées plusieurs décennies plus tard. Cependant, tout ce qui transpire des premières indiscrétions sur Les Hauts de Hurlevent ne devrait ni alarmer les fans ni inquiéter les curieux de l’adaptation. Il semble évident que l’approche d’Emerald Fennell sera totalement détachée et indépendante du classique de la littérature anglaise. La réalisatrice ose une vision qui semble vouloir entrer en contradiction avec ce que l’on sait déjà du livre de Brontë. On peut supposer que l’auteure insistera sur la charge érotique entre les personnages, comme en témoigne la première image du projet de Les Hauts de Hurlevent, montrant deux squelettes engagés – si l’on y prête attention – dans une pratique sexuelle, laissant deviner l’atmosphère de l’adaptation. De même, le premier aperçu dévoilant la date de sortie du film présente un gros plan sur la bouche de la protagoniste remplie de doigts et d’herbe. Pour l’instant, la sortie du film est prévue pour le 14 février 2026, juste à temps pour une Saint-Valentin gothique, imprévisible, probablement sulfureuse et, sans aucun doute, sujette à controverse.






















