Apple Martin, l’étrange tradition du bal des débutantes et la valse rapide des réseaux sociaux
Une nouvelle ère pour une vieille tradition : la renaissance glamour du bal des débutantes de Paris
06 Décembre 2024
Tout commence au cœur de la cour britannique du XVIIIème siècle. Afin de leur assurer une rencontre faite dans les règles de l’art avec des prétendants à la hauteur de leurs attentes et de leur éducation, les jeunes filles sont invitées à se présenter officiellement à la cour lors d'un grand bal, vêtues de robes blanches (représentant la pureté), ainsi que de longs gants blancs et d’un diadème. Une entrée au monde qui ne faisait pas seulement office de présentation, mais marquait surtout l’ouverture du calendrier mondain, permettant aux élites anglaises de se réunir lors de fêtes et évènements de haut vol. Aujourd’hui, si la robe immaculée n’est plus de rigueur et surtout si l’idée d’un événement de la sorte semble ridicule et affreusement démodé pour nous pauvre commun des mortels, le Bal des débutantes reste pour les membres de la haute société un rite de passage à ne rater sous aucun prétexte. Et cette année, ce rite en question a fait le tour de la toile grâce à (ou à cause de) Apple Martin, fille de Gwyneth Paltrow et Chris Martin.
Même si cette pratique - peu féministe et surtout plus utile du tout à une ère où une marée de prétendants ne se trouvent qu’à un clic de distance - a été abolie par la reine Elisabeth II en 1958, elle fit son grand retour sur le sol français en 1992 grâce à (ou, once again, à cause de) Ophélie Renouard. Aujourd'hui, le Bal des Débutantes de Paris, également appelé « le Bal », est une soirée caritative prestigieuse qui accueille chaque année 20 jeunes filles et garçons âgés de 16 à 22 ans, provenant d'une douzaine de pays différents et a été reconnu par Forbes en 2005 comme l'une des 10 soirées les plus exclusives au monde. Ce n’est pas un hasard si cette parade nuptiale a été récemment surnommée le « nepo baby Met Gala », un surnom confirmé par l’édition 2024 dont on a entendu parler presque exclusivement grâce à la présence d’Apple Martin, qui n’a pas hésité à faire de l’ombre à ses coéquipières, si on peut les appeler ainsi, en posant comme s’il s’agissait d’un shooting pour la couverture de Vogue.
Sa robe Valentino sur le dos, Apple et son attitude d’enfant gâtée soulève toutefois une interrogation : si cette tradition était autrefois réservée à l’aristocratie, suffit-il aujourd’hui d’avoir de l’argent pour pouvoir pousser les portes de n’importe quel château ? Au diable les bonnes manières, papa est une rock star, par conséquent je slay donc je suis. Tout ce lustre fallacieux n’a pas échappé aux méandres d’instagram, toujours à la recherche d’une polémique à se mettre sous la dent, ne faisant que croître l’obsession de la toile pour le décryptage des riches, de leurs tenues et de leur manière de se tenir. En ce qui nous concerne, ce cirque dans lequel la jeunesse dorée universelle est le clown principal reste un spectacle mode intéressant à observer. Après tout, si nous ne pouvons pas jouer à la princesse en belle robe à la recherche de son prince charmant, suivre les aventures de celles qui vivent la vie de château est une option plus qu’acceptable.