La Gen Z n’a pas peur de descendre dans la rue Cela faisait longtemps qu’une génération comme celle-ci n'avait pas émergé

Lorsqu’il s’agit de pays comme la France, où les révoltes de la jeunesse sont l’un des stéréotypes les plus forts de la région, les protestations ne font pas autant la une. Mais quand tous les jeunes du monde entier, du Népal au Pérou et de l’Italie à Madagascar, descendent dans la rue pour revendiquer leurs droits et protéger ceux de ceux qui n’ont pas de voix, il est impossible de faire semblant de rien. Les images et les vidéos des marches pour la Palestine de ces jours-ci ont brisé le mur de l’algorithme, arrivant jusqu'aux téléphones de ceux qui, pendant tous ces mois, ont détourné le regard. Hier soir, des villes des quatre coins de l'Italie comme Milan, Naples et Turin se sont colorées de vert, rouge et noir en soutien à la Global Sumud Flotilla et à tous les bateaux chargés d’aides humanitaires qui se dirigent vers Gaza, avec des chants et des condoléances menés par de très jeunes voix. Mais les « protestations de la Gen Z », comme elles ont été nommées au Népal, ne concernent pas seulement la protection du territoire palestinien.

Gen Z est le nom international des manifestants

Après les révoltes au Bangladesh durant l’été 2024 contre la première ministre Sheikh Hasina, on a assisté à des affrontements et des tensions entre jeunes manifestants de la Génération Z et forces de l’ordre également dans des pays comme le Népal, le Kenya et les Philippines. Des plateformes comme Discord, TikTok et Telegram servent de principaux espaces d’organisation et d’échanges, mais les révoltes de la nouvelle génération ne s’enflamment plus seulement en ligne comme on a toujours voulu le faire croire, et les jeunes manifestants du monde entier n’ont pas peur de se reconnaître en utilisant le mot Gen Z. Au Maroc, les jeunes qui protestent à Marrakech, Rabat, Tanger et Casablanca pour mettre fin à la corruption, obtenir une meilleure santé publique et davantage de droits se sont regroupés sous le sigle GenZ212, tandis qu’au Népal, lors des révoltes contre le gouvernement, des pancartes et banderoles répétaient « gen z against corruption and nepotism ».

Manifestations pacifiques et révolutionnaires

Ces dernières semaines, la Gen Z est descendue dans la rue dans de nombreux pays. Si en Europe, les pays les plus impliqués dans la lutte palestinienne (Italie, France et Grande-Bretagne en tête) continuent de manifester leur soutien avec des protestations générales, des sit-in et l’occupation des rues de manière pacifique, même si les médias en parlent souvent autrement, dans d’autres pays comme le Madagascar, le Maroc et le Pérou, les jeunes revendiquent leurs droits avec de véritables mouvements révolutionnaires qui ne craignent personne. Les images du Parlement et des maisons de certains responsables politiques népalais incendiés étaient devenues virales, tandis que ces derniers jours, au Pérou, les protestations de la jeunesse à Lima contre la réforme des retraites qui oblige les majeurs à adhérer à un fonds de pension ont dégénéré en véritable violence, aussi en raison de la dure et disproportionnée répression de la part des forces de l’ordre contre les manifestants.

Le drapeau de One Piece devient l’icône de la Gen Z

Les protestations de la Gen Z qui s’enflamment dans des pays éloignés les uns des autres sont composées de associations diverses, souvent sans leader unique ni équipe précise, mais elles partagent toutes les mêmes objectifs : dénoncer les gouvernements corrompus et la répression, rendre aux citoyens les besoins fondamentaux (comme l’eau et l’électricité, qui ont manqué à Madagascar, ou la santé publique au Maroc) et réduire les inégalités économiques qui divisent les personnes au pouvoir et la population moyenne. Les jeunes qui occupent les gares, les universités, les places et les rues des principales villes mondiales semblent en outre avoir déjà choisi une icône pour se reconnaître : le drapeau de One Piece. Si, il y a quelques années en Thaïlande, le geste des trois doigts de Hunger Games avait été pris comme source d’inspiration, aujourd’hui le symbole préféré des nouvelles générations de manifestants est l’image du crâne avec le chapeau de l’anime japonais. La première fois qu’il est apparu dans une protestation, c’était en 2023, lors des marches pro-palestiniennes en Indonésie et en Grande-Bretagne, mais aujourd’hui le drapeau appartient à tous, apparu aussi au Népal, en Indonésie et aux Philippines.

Une génération qui change la politique

@rijawan61 Gen Z protest in Nepal #protest #Gen Z protest #creatorsearchinsights #nepalnews @A R Y A N @Babu Pandey @Mr.Smile @Dhiraj Chand Thakuri sonido original -

La Gen Z a été pendant des années au centre de débats qui l’ont ridiculisée, moquée parce que trop superficielle, trop égocentrique et trop attachée à son téléphone. Les mouvements révolutionnaires et les manifestations pacifiques qui prennent vie dans tous les coins du monde sont la preuve qu’au contraire, la forte connexion digitale avec laquelle elle a grandi et l’empathie qu’elle a développée en observant en ligne les injustices qui affligent le monde l’ont rendue une génération active et impliquée socialement de manière tangible, pas seulement sur internet. Avec courage et une grande organisation, la Gen Z démontre non seulement qu’elle est capable de lutter pour les droits de tous, mais aussi qu’elle est en mesure de les obtenir. En témoigne l’élection de la première ministre népalaise Sushila Karki, élue sur Discord comme chef d’un gouvernement intérimaire jusqu’au prochain mois de mars.

nss magazine srls - P.IVA 12275110968
©2025 journal nss magazine enregistré auprès du tribunal de Milan. Aut. n° 77 du 13/5/2022