L’impact écologique des tendances IA Un simple filtre, des conséquences catastrophiques

À moins que vous ne viviez sous un rocher, vous n’avez pas pu passer à côté des nouvelles tendances de filtres basés sur l’intelligence artificielle qui ont envahi les réseaux sociaux ces dernières semaines. Parmi les plus populaires, on retrouve le filtre Hayao Miyazaki, capable de transformer n’importe quelle photo en illustration au style unique du studio Ghibli. L’autre tendance virale est le Starter Pack, qui génère une image représentant une personne ou une marque sous forme de poupée, entourée d’éléments emblématiques qui la définissent. Ces phénomènes, au-delà de leur apparence insouciante, ont soulevé des questions éthiques, sur le droit d’auteur  concernant le filtre Miyazaki, mais également des interrogations sur l’impact environnemental. Car en effet, l’utilisation de l’intelligence artificielle générative consomme beaucoup plus d’énergie qu’une simple navigation sur le web. « Ce qui est différent dans l'IA générative, c'est la densité de puissance qu'elle requiert. Fondamentalement, il ne s'agit que de calcul, mais une grappe de formation à l'IA générative peut consommer sept à huit fois plus d'énergie qu'une charge de travail informatique typique », explique Noman Bashir, auteur principal de l'article d'impact, qui est un Computing and Climate Impact Fellow au MIT Climate and Sustainability Consortium (MCSC).

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Ainsi, une requête sur ChatGPT consomme autant d'énergie que dix recherches sur Google, estime l’Agence internationale de l’énergie. Or, l’impact environnemental est encore plus important lorsqu’il s’agit de générer des images via l’intelligence artificielle. Ces opérations mobilisent des ressources informatiques nettement plus lourdes, ce qui se traduit par une consommation énergétique bien supérieure. Selon une étude de l'université Carnegie Mellon, une image requiert entre deux à cinq litres d'eau. Et en termes de gaz à effet de serre, générer 1000 images avec l'IA équivaut à parcourir 6,5 kilomètres en véhicule à essence. Bien qu'il soit compliqué de mesurer avec des chiffres exacts les conséquences environnementaux de ces filtres IA en particulier, il est clair que ces images ont été un désastre pour la Terre.  Le buzz du filtre Studio Ghibli a été si populaire la semaine du lancement - engendrant 700 millions de requêtes -, que Sam Altman, président et directeur général d’OpenAI avait déclaré sur X que les serveurs de la boîte «fondaient». 

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Les technologies génératives nécessitent une quantité astronomique d’eau pour notamment refroidir les infrastructures qui abritent les serveurs utilisés par les plateformes d’IA. Par exemple, ChatGPT utiliserait 148 millions de litres d’eau au quotidien selon Business Energy UK. De plus, la consommation d’eau attribuable à l’IA pourrait atteindre entre 4,2 et 6,6 milliards de mètres cubes d’ici 2027, selon l’étude du Washington Post. Une véritable aberration pour l’écologie à l’heure du dérèglement climatique. Il est difficile d’imaginer un futur durable des IA au vu de la concurrence féroce entre les différentes entreprises (OpenAI, Microsoft, Google, Meta etc.)  qui ne fera qu’empirer la course effrénée. Aujourd’hui, ChatGPT recense en moyenne 125 millions d’utilisateurs par jour selon DemandStage. Un chiffre qui va vraisemblablement croître exponentiellement au fil des années. Il est urgent pour les multinationales qui développent ces technologies d’intégrer une approche durable pour éviter une catastrophe écologique qui est déjà en cours. 

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