Glenn Martens fera ses débuts chez Maison Margiela avec la Haute Couture La première collection du designer pour la marque sera dévoilée en juillet, pendant la Fashion Week de Paris

Si nous en avions déjà eu un aperçu en février, lorsque pour la FW25 de Diesel Glenn Martens avait dessiné des vestes en tweed et des manteaux au design sophistiqué, la confirmation est désormais arrivée : la première collection du nouveau directeur artistique de Maison Margiela sera de haute couture, présentée en juillet dans le calendrier officiel de la Fashion Week de Paris. Il s’agira donc de modèles appartenant à la ligne Maison Margiela Artisanal, la même qui a reçu une énorme vague d’attention l’année dernière, grâce au maquillage de poupée et aux robes sensationnelles de John Galliano. L’ancien directeur artistique a travaillé sur la haute couture de la maison pendant dix ans, ramenant le nom de Margiela au sommet de l’industrie de la mode - avec le sien, après le scandale dont il a été protagoniste en 2011. Après avoir ramené le nom de Diesel sur toutes les lèvres depuis 2020, c’est maintenant à Martens de maintenir la réputation de Margiela Artisanal au plus haut, une tâche qui l’occupera sur plusieurs fronts au sein de OTB.

La Semaine de la Haute Couture de cet été, prévue du 7 au 10 juillet, contiendra certains des plus grands événements de l’année pour l’ensemble du système mode, c’est pourquoi elle représente l’occasion parfaite pour les débuts du nouveau directeur artistique de Margiela Artisanal. Aux côtés de Martens, nous verrons la dernière collection pour Balenciaga de Demna, qui est désormais à la tête de Gucci, et le retour de la star des défilés Iris Van Herpen, la créatrice des robes 3D qui a décidé de revenir sur le podium une fois par an. Ce sera une semaine chargée de grandes attentes et d’émotions pour les fans du Margiela de Galliano, qui nourriront sûrement quelques doutes sur la nouvelle direction artistique de la maison, tout comme pour les passionnés du Diesel de Glenn Martens, qui verront leur créateur préféré dans un des ateliers les plus expérimentaux de tout Paris. Parallèlement, il sera difficile de faire taire les bavardages et les critiques qui émergeront parmi les initiés du secteur, un classique insurmontable de ces deux dernières années, marquées par une infinité de débuts et d’adieux. D’ailleurs, malgré la crise du luxe, la Semaine de la Haute Couture est devenue une affaire importante : le secteur est en croissance de 10 % depuis 2024, selon les estimations de Bernstein, et cette année il atteindra une valeur totale proche de 5 milliards d’euros.

Bien que nous n’ayons aucun aperçu de ce que sera la couture de Martens pour Margiela, en observant les dernières collections du designer belge pour Diesel (et aussi de Y/Project, avant qu’il ne le quitte en septembre 2024 et que la marque ne ferme en janvier dernier), on peut faire quelques prévisions. Les créations de Martens sont souvent centrées sur la recherche textile, l’innovation technologique et le dévouement au denim. L’exploration d’un tel tissu, si simple, mais en même temps si important dans l’histoire de la mode, a permis au créateur de réinventer l’esthétique d’une marque comme Diesel en entrant en dialogue avec les jeunes, principaux clients de la marque. Voilà, chez Margiela Artisanal, il pourrait en être de même, même si dans ce cas il s’agira d’établir un lien avec une clientèle plus spécifique et exclusive - des facteurs que le créateur «pour la mode démocratique» n’a jamais beaucoup pris en compte. Ce sera le plus grand défi pour Glenn Martens à la direction artistique d’une maison de haute couture : continuer à être politique, tourné vers les jeunes et leurs intérêts socio-culturels tout en produisant des créations qui, historiquement, s’adressent davantage aux élites qu’au grand public. C’est ce que, avant lui, avaient réussi à faire Martin Margiela et John Galliano, un héritage exigeant que Martens aura la tâche d’honorer dans les collections à venir, à partir de juillet prochain.