Trump veut changer la recette du Coca-Cola Oui, même un soda peut-être lié à la politique

On dit que la recette de la Coca-Cola est restée inchangée depuis 1886, même si dès les années 1980, la marque a commencé à utiliser du sirop de maïs comme édulcorant à la place du sucre de canne. C’est justement ce sucre de canne qui, ces dernières heures, a provoqué le énième mental breakdown de Trump. Sur Truth Social, l’ancien président des États-Unis a en effet déclaré avoir parlé personnellement aux dirigeants du géant des boissons pour demander de remplacer à nouveau l’édulcorant utilisé dans le soda le plus célèbre au monde. Les raisons de cette demande ne seraient pas liées à de simples préférences de goût, même si une telle motivation serait parfaitement cohérente avec le caractère notoirement impulsif de Trump, mais relèveraient plutôt de la politique. En réalité, la combinaison des ingrédients du Coca-Cola varie selon les pays, justement pour permettre à la société mère d’exploiter les ressources locales. C’est aussi pour cela que le goût de la boisson gazeuse peut changer sensiblement d’un pays à l’autre. Aux États-Unis, ce n’est pas un hasard si des millions de citoyens préfèrent ce qu’on appelle le “Mexican Coke”, précisément pour son utilisation (roulement de tambour) du sucre de canne à la place du sirop de maïs. Étant donné la proximité géographique entre les deux pays, la variante mexicaine est facilement trouvable dans de nombreux États américains, ce qui explique pourquoi la demande pour cet export continue de croître.

Ce n’est pas la première fois que le thème des édulcorants se retrouve au centre des débats politiques aux États-Unis ces derniers temps. Le secrétaire à la santé américain et son mouvement Make America Healthy Again, accompagnés de Robert Kennedy Jr., font pression depuis longtemps pour que les entreprises éliminent des ingrédients comme le sirop de maïs, les huiles végétales et les colorants artificiels de leurs produits, soutenant que ces composants seraient à l’origine d’une longue liste de problèmes de santé. La campagne, cependant, n’adopte pas le même ton institutionnel que la mission menée par Michelle Obama lorsqu’elle occupait le poste de First Lady, mais s’inscrit plutôt dans un contexte marqué par les théories complotistes de RFK Jr., souvent considérées comme extrêmement nuisibles à la santé publique. Plus que contre les sucres raffinés, le combat semble en effet se diriger contre tout ce qui n’est pas perçu comme “naturel”, comme le montre l’obsession du neveu de JFK pour le lait cru. Curieusement, cependant, Trump est un célèbre consommateur de Diet Coke, boisson édulcorée à l’aspartame, un édulcorant chimique et artificiel, au point d’avoir fait installer sur le bureau Resolute du Bureau Ovale un bouton spécial pour se faire servir sa boisson préférée, selon ce qu’a rapporté la BBC.

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La BBC souligne que, au-delà d’un impact sur l’exportation (et donc sur toute la question des tarifs douaniers), une éventuelle décision de Coca-Cola de passer au sucre de canne pourrait avoir un impact négatif en interne, notamment sur les cultivateurs de maïs américains. John Bode, président et PDG de la Corn Refiners Association, a en effet déclaré que le remplacement du sirop de maïs par le sucre de canne entraînerait la perte de milliers d’emplois dans l’industrie agroalimentaire américaine, la baisse des revenus agricoles et une augmentation des importations de sucre depuis l’étranger, le tout sans apporter aucun bénéfice d’un point de vue nutritionnel. Pour confirmer la sensibilité du sujet, le marché a également réagi rapidement : selon ce qu’a rapporté le Financial Times, en effet, les actions des principales sociétés cotées productrices de sirop de maïs, Archer Daniels Midland et Ingredion, ont subi un effondrement respectif de 6,3 % et 8,9 % lors des échanges after-hours de mercredi, tandis que les actions de Coca-Cola sont restées inchangées.

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