La Haute Couture pourrait bientôt être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco Selon Bruno Pavlovsky et Pascal Morand, président et président exécutif de la Fédération de la Haute Couture et de la mode
En ce dernier jour d’une semaine pour le moins marquante, entre le défilé d’adieu de Demna à Balenciaga et les débuts de Glenn Martens chez Maison Margiela, le mot Couture est sur toutes les lèvres. Synonyme de qualité, savoir-faire et audace à la fois, la Haute Couture française est bien plus qu’une simple branche de la mode, c’est une véritable institution. Réglementée par la Fédération de la Haute Couture et de la mode, héritière de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne fondée en 1868, par Charles Frederick Worth, n’est pas Couture qui veut. Les candidats au titre de Haute Couture doivent en effet répondre à une série de conditions : ils doivent impérativement présenter des collections bi-annuelles réalisées à la main au sein de leur propre atelier qui doit se situer à Paris et être composé de minimum 20 personnes, dont des artisans spécialisés dans différentes techniques de couture. Chaque collection doit présenter au moins 25 modèles, réalisés avec une attention particulière aux détails et à la qualité. Des critères stricts et précis, qui rendent la Couture et son statut spécial, privilégié, exclusif, qui nécessite d'être protégé à tout prix.
Que l'on se réfère aux collections présentées cette semaine, la saison dernière ou il y a 10 ans, la Couture continue d’honorer la mode française et son savoir-faire unique, inégalable. 160 ans après sa naissance et 80 ans après l’apparition de son appellation officielle, la Haute Couture n’a pas fini de nous surprendre, comme nous l’expliquions déjà il y a quelques semaines. Et cette semaine, tandis que Schiaparelli nous présentait une collection futuriste spectaculaire, que Chanel réinterprétait la nature avec élégance et que Glenn Martens proposait une première collection pour la Maison Margiela de très bonne augure pour la suite, une question s’impose : la Couture pourrait et devrait-elle être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco ? Une question sur laquelle Bruno Pavlovsky et Pascal Morand, président et président exécutif de la Fédération de la Haute Couture et de la mode, se sont exprimés dans une interview accordée au Figaro, dans laquelle ils n’ont pas manqué de souligner l’exception de ce trait de la culture française avant de confirmer qu'un dossier pour inscrire la Haute Couture au patrimoine immatériel de l’Unesco est en cours de préparation. La Haute Couture et ses 13 membres triés sur le volet (Adeline André, Alexis Mabille, Chanel, Christian Dior Couture, Franck Sorbier, Giambattista Valli, Givenchy, Jean Paul Gaultier, Julien Fournié, Maison Margiela, Rabih Kayrouz, Schiaparelli et Stéphane Rolland) pourraient donc bientôt se voir offrir une élévation de statut, mais surtout une protection primordiale. Affaire à suivre.
