
L’abondante légèreté de la Semaine de la Couture pour la FW26 Certains ont mis la surcharge de côté pour laisser place à une esthétique nuageuse qui n’est pas pour nous déplaire
Tandis que les grandes Maisons ont déserté les podiums de Paris, que certaines s’apprêtent à prendre un congé bien mérité et que d’autres se préparent déjà pour septembre qui pointera bien vite le bout de son nez, l’esprit et les silhouettes de la haute couture qui vient tout juste de présenter ses collections FW26 perdure dans la capitale. L’appellation couture enferme en elle bien des significations. Elle peut être chargée, théâtrale, extravagante ou bien exagérée. Pourtant, cette saison, une légèreté désarmante s’est emparée des défilés. Une nouveauté, peut-on dire, car il fut un temps où couture rimait avec parure. On pense notamment au travail de celui que l’on peut considérer comme le maître incontesté de la mode pompeuse, chargée, écrasante voire rococo John Galliano, qui chez Dior de 1997 à 2011, a présenté une couture anti-thèse du less is more. Pour Galliano, plus c’est chargé plus ça passe. Les tissus sont décorés, brodés, les silhouettes volumineuses défient la loi de la gravité, et les accessoires sont nombreux. À cette même époque, chez Chanel et son collègue Karl Lagerfeld, c’est aussi la fête à l’opulence. Le tweed, tissu lourd et épais, est utilisé d’hiver comme d’été, les perles abondent, les boutons et accessoires dorés aussi. Au fil du temps, la couture française grandit, mais garde cette idée d’abondance et de surcharge. Pourtant la semaine dernière, la lourdeur est le dernier adjectif qui nous venait en tête au fur et à mesure que les collections s'enchaînaient. Serions-nous donc sur le point d’assister à une nouvelle ère de la couture faite de tulles et de voile ?
On pourrait répondre positivement à cette question rien qu’à la vue du défilé Lever Couture et sa collection de début Anatomy of Identity. Présentée au Palais de Tokyo, la collection réalisée par la designer Ukrainienne Lessja Verlingier est un voyage aérien vers un imaginaire léger, étourdissant. À travers l’utilisation de tulle et de tons apaisants rappelant la nature, de maille douce, légère, transparente semblable presque à un voile, de sequins nudes faisant écho à la peau ou encore du “cream waben mesh”, un tissu à la texture en forme de peigne de miel ajoutant du volume et des motifs sans lourdeur, la collection est d’une légèreté déconcertante. De son côté, la créatrice hollandaise Iris Van Herpen continue de nous faire nous envoler tout en gardant les pieds sur terre avec ses silhouettes vaporeuses, volumineuses pourtant toujours si légères, donnant presque l’impression que ses mannequins qui les portent pourraient s’envoler d’un moment à un autre tant leur tissu semble délicat. L’italien Giambattista Valli, roi incontesté des robes meringues nuageuses à souhait a également présenté comme à son habitude une collection dans laquelle volume rimait avec légèreté. Pour la haute couture parisienne, il semblerait donc que légèreté rime avec succès. Qui sait, peut-être que dans un futur proche, ses silhouettes se pareront de tulle et de décors vaporeux.




































