Comment le placement de produits a-t-il évolué au Met Gala 2025 ?

Le Met Gala de cette année a compté sur Louis Vuitton en tant que sponsor de l’exposition de printemps 2025 du Costume Institute, Superfine: Tailoring Black Style. Avec Pharrell Williams, directeur artistique des collections homme, en tant que co-président, et des ambassadeurs et amis de la maison, dont Doechii, Lisa, Pusha T, Sabrina Carpenter et Henry Taylor, portant des créations sur mesure, Louis Vuitton s’est imposé comme la maison de luxe française phare de l’événement. Toutefois, ce n’était pas la seule à offrir un aperçu de l’évolution du placement de produit présent lors de la plus grande soirée de l’industrie.

Le placement de produit est depuis longtemps un outil clé dans le cinéma, et au fil des décennies, il est devenu tout aussi influent dans les séries télévisées. Un exemple parfait est la dernière saison de The White Lotus, qui a non seulement influencé les préférences de voyage mais aussi amplifié le désir pour certaines marques. Lorsqu’un produit est intégré de manière authentique dans une narration captivante — ou même subtilement dans l’intrigue — il capte naturellement l’attention du public, générant souvent une intention d’achat. Au cours de ses trois saisons, The White Lotus a démontré l’efficacité de cette stratégie, la dernière saison renforçant cet impact. Ce concept dépasse évidemment la télévision pour s’étendre aux événements mondiaux comme le Met Gala, devenu une scène d’un soir pour les marques de luxe cherchant à générer des conversations puissantes autour de la mode et de la beauté. Par exemple, le Met Gala de l’année dernière a généré une valeur médiatique estimée à 1,4 milliard de dollars via les médias en ligne et les réseaux sociaux. Pas étonnant que PDG, directeurs artistiques et équipes marketing voient ces événements comme des opportunités cruciales pour la visibilité de marque et l’engagement.

Un moment marquant de ce Met Gala que Louis Vuitton a voulu valoriser fut les débuts de Lisa et Doechii. Lisa, star de la K-pop, a fait ses débuts en mode avec une tenue composée d’une veste sur mesure, d’un body et de collants noirs ornés du logo de la maison, s’alignant parfaitement sur la tendance no-pants. Avec ses 106 millions d’abonnés Instagram et ses Blinks dévoués, chaque détail de sa tenue a été scruté. Pendant ce temps, la rappeuse américaine a incarné l’ADN de Louis Vuitton avec un style plus logomania, sans pour autant tomber dans l’excès. Son look — un costume court avec veste smoking monogrammée, ceinture, mini sac Speedy, et monogramme LV sur la pommette — annonçait le lancement prochain de La Beauté Louis Vuitton. Le monogramme facial, associé à son maquillage, promet d’être analysé et reproduit sur TikTok et d’autres plateformes, amplifiant la portée de la marque. L’approche de Doechii était plus audacieuse, contrastant avec les intégrations plus discrètes d’autres ambassadeurs, conformément au thème "Tailored for You". Par exemple, le costume de Callum Turner et le choix de Pharrell Williams d’un pantalon noir évasé restaient subtils, peut-être en écho au ralentissement mondial du luxe dont seules quelques marques semblent épargnées.

L’événement a mis en lumière l’attrait durable des sacs de luxe et du placement de produit traditionnel — avec quelques stratégies liées au storytelling — pour renforcer une perception positive et encourager un investissement durable. Lisa a assisté au Met Gala avec un tailleur personnalisé et un sac Speedy P9 orné de perles, tandis que Helen Lasichanh complétait sa tenue avec un sac Louis Vuitton, et Lauryn Hill contrastait son costume jaune croisé avec un Kelly Hermès bleu céruléen. Un moment fort fut l’annonce de la troisième grossesse de Rihanna avant le tapis rouge, accompagnée d’une personne portant le sac Speedy P9 Bandoulière 30 de la collection homme SS25 de Louis Vuitton. Toutefois, c’est Bad Bunny qui a attiré l’attention avec son grand sac de voyage de la collection homme Prada automne 2025. Vêtu d’un costume marron en mohair et coiffé d’un chapeau Pava de De Leon Headwear, son look a suscité la curiosité quant au contenu du sac. Autre exemple marquant, le sac-machine à coudre de Olivier Rousteing, intégrant non seulement le logo de Balmain mais incarnant aussi la philosophie de la maison, à l’image de l’impact créatif du designer.

Ce ne sont pas seulement les bijoux, sacs, chaussures et pièces uniques qui nourrissent le récit du Met Gala, mais aussi les personnalités qui ajoutent sens et profondeur aux marques de luxe. Les partenariats avec des célébrités restent l’une des formes de placement de produit les plus puissantes. En 2025, les marques de luxe renforcent ces alliances en s’associant à des figures incarnant leurs valeurs. Cette édition a mis en lumière cette évolution avec : Rihanna en Marc Jacobs et bijoux Cartier, Lewis Hamilton en Wales Bonner et Manolo Blahnik, Jennie en Chanel, Hunter Schafer en Prada, Jenna Ortega en Balmain, Colman Domingo en Valentino, Teyana Taylor en costumes de Ruth E. Carter, et Pamela Anderson avec Pandora et ses diamants de laboratoire. Son manchette sur mesure réinterprétait son look 2024 avec un diamant de 2,8 carats. En tant qu’ambassadrice phare de Pandora, elle a renforcé l’engagement durable de la marque, soulignant l’importance d’aligner identité de marque et figures publiques.

Une fois de plus, l’industrie de la beauté a vu l’impact des apparitions sur tapis rouge et des égéries. Le dernier Met Gala a mis en valeur des looks makeup déjà viraux sur les réseaux. Un moment phare est venu de Rihanna, qui portait ses propres produits Fenty Beauty en collaboration avec la maquilleuse Priscilla Ono, incluant le Fenty Cheeks Suede Powder Blush en Lolly Poppy, le fond de teint Soft’Lit en teinte 315, et le mascara Hella Thicc en Cuz I’m Black. Zendaya a travaillé avec Ernesto Casillas et Charlotte Tilbury pour un look intégrant les nouveaux Lip Cheat Duo et Lip Plumpgasm. Jenna Ortega a choisi Dior Beauty et Sydney Sweeney a opté pour Armani beauty en tant qu’ambassadrice.

Le Met Gala de cette année regorgeait de placements de produits, mais certains ont semblé manquer d’occasions de créer des liens plus profonds avec le public. Si la visibilité était bien présente, le manque d’audace et de risques significatifs a empêché certaines marques de vraiment marquer les esprits. Pour l’avenir, le potentiel reste énorme pour initier des conversations culturelles plus riches et créer des expériences immersives durables dans ce type d’événements à forte visibilité.