
La showgirl racontée par Mugler dans sa SS26 Les débuts de Miguel Castro Freitas se sont faits tout en plumes, en vinyle et en latex
Gia Coppola avait vu juste : il est temps que les projecteurs se posent avec un peu plus d’insistance sur la figure de la showgirl. C’est ce que considère en tout cas Miguel Castro Freitas, le nouveau directeur artistique de la Maison Mugler qui faisait hier ses grands débuts avec Stardust Aphrodite, une collection SS26 pour le moins fantaisiste. Avec des muses comme Aphrodite, Salomé, Lili Marlene ou encore la Last Show Girl, de Pamela Anderson, Castro Freitas a en effet sorti le grand jeu pour montrer au monde sa version de Mugler. Un Mugler joueur, toujours théâtral, et d’un glamour assuré. Dans un parking souterrain parisien transformé en un mini Las Vegas et devant les yeux d'icônes du spectacle comme Elizabeth Berkley, showgirl originelle, le show a débuté par une ribambelle de danseuses monochromes semblant appartenir à la même troupe, une troupe unie, sûre d'elle, qui connaît sa chorégraphie.
Pour Castro Freitas, le glamour hollywoodien n'est pas que paillette et opulence, il est androgyne, parfois même fétichiste, et se décline à travers des textures contrastées mais complémentaires, comme les plumes, le satin, le latex et la fourrure, mais aussi à travers la peau. La nudité n’est pas un tabou, elle exprime, elle raconte, comme le montrent certaines silhouettes comme une robe noire faite à partir de fines franges qui ne parviennent pas à retenir la poitrine du mannequin, ou encore une autre couleur chair décorée d’étoiles argentées, qui part non pas du cou mais des tétons de celle qui la porte. Deux silhouettes cruciales de la collection qui toutefois sont en désaccord avec la plupart du reste des looks, principalement composés d’ensembles couvrants à la taille marquée et aux hanches amples, de trench longs et de vestes bien taillées aux épaules volumineuses. Les jupes en vinyle et pantalons quant à eux sont majoritairement taille basse et rembourrés, jouant ainsi sur les volumes, toujours en contraste avec les corps nus et authentiques des mannequins que l’on devine dans le reste des looks.
Dans cette ribambelle de looks très différents, un élément est toutefois constant : les références directes à la Maison et son héritage. Un clin d'oeil présent aussi bien dans le thème (si l’on considère Thierry Mugler et sa passion pour la fusion de la mode et du divertissement, notamment à travers sa revue de cabaret Mugler Follies) que dans son exécution. Un des exemples le plus évidents est le 16ème look de la collection, composé d’un top à longues manches et col montant entièrement réalisé à l'aide de plumes qui nous renvoient directement à l’une des pièces les plus iconiques de la Maison, La Chimère, présente dans sa collection Haute Couture SS97, tandis que les silhouettes en forme de sablier et leur palette de couleurs d’un beige presque chair nous rappelle la collection Insectes du fondateur de la Maison, présentée également en 1997 pour le printemps-été.
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Peu de temps avant ses débuts d’ailleurs, Castro Freitas avait déjà fait honneur aux archives de la Maison dans une collection capsule qui avait brillé sur le dos notamment de Cardi B et Kim Kardashian. Le designer semble donc avoir compris la mission qui lui a été attribuée par la Maison Mugler. Pourtant, si tout semble parfait sur papier, on constate avec regret que l’esthétique passe quelque peu au second plan, menaçant la désirabilité et l’intérêt. Débuts mitigés donc pour Castro Freitas et sa première collection qui peine à nous convaincre, bien qu’il soit évident qu’un travail conséquent d’étude et de recherches a été mené en amont. Toutefois la base reste bonne, tout comme l’intention. Aucun doute ne plane quant au fait que le designer saura utiliser cette base et le terrain fertile dont il dispose à bon escient dans ses collections à venir.


































































