L’explosion de la bulle AI est reportée, pour le moment Les récents gains très élevés de Nvidia ont momentanément rassuré les investisseurs

Au cours des derniers mois, parmi les actionnaires de nombreuses entreprises technologiques, la crainte s’était accrue que les énormes investissements réalisés dans le domaine de l’intelligence artificielle puissent s’avérer injustifiés – ou plutôt : pas à la hauteur. Ces préoccupations avaient contribué à faire baisser les cours de nombreuses sociétés du secteur. Il y a quelques jours cependant, Nvidia – entreprise de pointe sur le marché de la production de puces au service des systèmes d’IA – a publié des résultats trimestriels nettement supérieurs aux attentes, ce qui a soulagé l’ensemble du secteur.

La nouvelle a ravivé la confiance dans le secteur, marqué depuis longtemps par d’importants coûts de production pour une technologie qui, toutefois, ne parvient pas toujours à générer des revenus capables de les soutenir. Pour cette raison, de nombreuses institutions – dont le Fonds Monétaire International – avaient à plusieurs reprises averti de la possible formation d’une bulle dans le secteur technologique, et en particulier dans celui de l’intelligence artificielle.

Pourquoi Nvidia se porte-t-elle si bien

@reuters Chipmaker Nvidia reported blowout results on November 19, but, as Elena Casas explains, that doesn't necessarily mean worries about an AI stock bubble are going away. #nvidia #ai #bubble #market #chip original sound - Reuters

Ce qui inquiétait les analystes était la possibilité que l’enthousiasme – jugé par beaucoup déjà excessif – autour de l’intelligence artificielle se dissipe drastiquement en peu de temps. Dans un tel scénario, la valeur de nombreuses grandes entreprises technologiques aurait subi une chute significative, avec des répercussions directes sur la croissance économique américaine, aujourd’hui portée précisément par le secteur de l’IA. Un contrecoup de cette ampleur, étant donné l’énorme volume d’investissements déjà concentrés dans le secteur, aurait pu déclencher une crise en chaîne, capable de se propager rapidement au-delà des États-Unis et de toucher plusieurs continents.

Nvidia, dirigée par l’entrepreneur américain d’origine taïwanaise Jensen Huang, est toutefois parvenue à stabiliser l’ensemble du secteur, changeant la donne – du moins pour le moment : au cours des quatre-vingt-dix derniers jours, l’entreprise technologique a généré un chiffre d’affaires de 57 milliards de dollars, et près de 90 % de ce montant provient de sa division dédiée aux data centers – les installations qui conservent et gèrent de grandes quantités de données, permettant notamment le fonctionnement des systèmes d’intelligence artificielle. Les prévisions de revenus pour le prochain trimestre s’élèvent quant à elles à 65 milliards de dollars. Les deux chiffres ont été accueillis comme des signaux très positifs par les investisseurs, qui avaient jusque-là formulé des estimations plus prudentes.

Plus généralement, les récents résultats commerciaux de Nvidia ont été interprétés comme un indicateur de la tendance globale du secteur de l’intelligence artificielle, rassurant les investisseurs quant à la forte demande pour ces systèmes, et contribuant à légitimer les importants investissements prévus dans le secteur.

Et Anthropic ?

@pikacodes Vibe coding wars pt. 1 | What happens when you put two of the most popular coding agents against each other? Claude Code vs ChatGPT - who wins? Let’s find out. #claudepartner original sound - Ale

Une autre entreprise qui parvient à fortement monétiser ses technologies dans le domaine de l’intelligence artificielle est Anthropic. L’entreprise américaine, fondée en 2021 par d’anciens employés d’OpenAI, génère 80 % de ses revenus grâce à Claude Enterprise, la division qui vend des services d’IA aux grandes entreprises – dont IBM. Grâce à cette stratégie, Anthropic détient aujourd’hui un tiers du marché des systèmes d’intelligence artificielle destinés aux entreprises, dépassant OpenAI elle-même – qui en contrôlait environ la moitié il y a deux ans.

Dès le début, l’entreprise a également investi dans la génération automatique de code informatique, l’une des applications les plus répandues des modèles linguistiques : avec son service Claude Code, Anthropic couvre désormais plus de 40 % de ce segment, tandis qu’OpenAI s’arrête à environ 20 %. Anthropic, en outre, à la différence de l’entreprise de Sam Altman, a préféré éviter de s’étendre dans des domaines tels que la génération automatique de vidéos et d’images – ce type de rendu étant très coûteux, tant en termes énergétiques qu’en termes de puissance de calcul, et demeurant de fait peu soutenable économiquement.

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