
48 heures à Paris : guide instinctif entre beurre salé, vin naturel et nostalgie moderne 2 jours durant lesquels on mange comme on pense
Pas de tours organisés, pas de cartes de la ville. Juste de la faim. Juste des endroits où l’on mange bien, où l’on boit encore mieux, et où l’on se laisse porter par le hasard. Tout commence par un café et fini avec des doigts gras, en passant par toutes les émotions possibles. La règle est simple : si ça ne donne pas faim au premier regard, ce n’est pas dans cette liste. Suivez votre instinct, suivez votre appétit, Paris se charge du reste.
Il existe deux Paris : celui qu’on photographie et celui qu’on digère. Ce guide est pour le second. Dans le 10ᵉ et le 11ᵉ arrondissement, la zone la plus vive, grouillante et ironiquement chic de la ville, la nourriture est un langage, un geste social, un exercice d’esthétique quotidienne. En 48 heures, on peut comprendre beaucoup : comment les Parisiens mangent, comment ils travaillent et combien de vin naturel il faut pour se sentir sincère. 48 heures ne suffisent pas pour voir Paris, mais elles sont parfaites pour en avoir envie.
Jour 1 — slow start, fast fork
Petit-déjeuner : Blondie Coffee Shop
On commence avec un café dense, fort, qui a plus de caractère que vous avant 10 heures du matin. Chez Blondie, tout est calibré, comme la tasse épaisse qui ne brûle pas les doigts. Prenez un double espresso (ou allongé) et un croissant au beurre qui vous fera reconsidérer la patience des boulangers français. Le lieu est rempli de clients qui semblent écrire, mais en réalité observent. Tout comme vous.
27 Rue du Château d’Eau, 10ᵉ
Déjeuner : AMA
AMA est un bistrot nouvelle génération : pas de nappes, des idées claires et une cuisine qui n’a pas besoin de trop de mots. L’aubergine fumée au charbon, persillade, pignons de pin et grenade est l’un de ses plats emblématiques, donnant l'impression qu’elle a survécu au feu et qu'elle en est fière. Si elle est à la carte, goûtez la burrata aux fruits frais et pesto, fraîche et ironique comme une conversation à la table d’à côté. Bonne chance si vous comptez tenter de résister au vin naturel. Vous finirez par prendre un verre d’orange, puis deux, et trinquerez au fait que la vie est courte.
2 Rue Bichat, 10ᵉ
Après-midi : balade au canal Saint-Martin et visite à la Librairie Yvon Lambert
Après le déjeuner, une marche le long du Canal Saint-Martin s'impose. Tout comme un tour à la Librairie Yvon Lambert, l’une des plus élégantes de la ville, réputée pour l’art et la photographie. Feuilletez, lisez, mais surtout repartez avec un joli livre souvenir.
14 Rue des Filles du Calvaire, 3e
Dîner : L’Orillon
Ici, le dîner est sincère, entre tables rapprochées et plats à partager. Goûtez le Cochon, grenailles, petits pois, jus de viande, olives, accompagné d'une tranche de pain grillé au beurre fumé. Le vin naturel coule à flot tandis que le volume des voix monte. Au bout d'un moment, plus personne ne sait si l’on dîne ou si l’on confesse quelque chose.
35 Rue de l’Orillon, 11ᵉ
Jour 2 — hangover & harmony
Petit-déjeuner tardif : Chop Chop Love
Pas de croque monsieur aujourd’hui. Chop Chop Love vous accueille dans son cadre lumineux et accueillant, un bar à vin de quartier avec une énergie douce et une playlist impeccable. On y entre pour une pause rapide et finissons par y rester plus longtemps que prévu : on discute, on trinque, on observe la rue. Laissez-vous guider par l’ardoise du jour et votre humeur.
48 Rue du Faubourg Saint-Martin, 10ᵉ
Pause culturelle : Le Bal
Prenez le métro pour vous rendre au Bal, un espace indépendant dédié à l’image contemporaine qui propose des expositions de photographie et de vidéo précises, jamais prétentieuses. Un lieu qui parle du réel avec la délicatesse d’un rayon de lumière, comme ces plats qui n’ont pas besoin d’être expliqués.
6 Impasse de la Défense, 18ᵉ
Déjeuner : Rives
Chez Rives, le mot d'ordre est précision. S’asseoir ici, c’est entrer dans une composition de design scandinave avec un accent français. Le plat du jour varie, mais si vous tombez surz la dorade rôtie au citron confit et fenouil, arrêtez-vous : c’est un exercice d’équilibre entre acidité, légèreté et mémoire. Les desserts méritent également qu'on leur laisse de la place, surtout le fondant au chocolat au sel fumé, qui goûte à la fois le calme et le péché.
31 Rue Saint-Maur, 11ᵉ
Dîner : Dumbo Paris
On termine en beauté avec un bon smash burger et zéro excuse. Viande dry-aged, cheddar fondu, oignons caramélisés, bun brillant de beurre. Un croc et tout devient clair. La vérité est souvent grasse : acceptez-la, trinquez, recommencez.
121 Rue Oberkampf, 11ᵉ
























