
Paris se remplit de fresques artistiques pour contrer les graffitis Quand l’art devient une arme anti-vandalisme
Pour lutter contre les tags qui coûtent chaque année plusieurs millions d’euros en nettoyage, la ville de Paris propose une idée plutôt originale : embellir les rideaux de fer des petits commerçants avec des fresques artistiques pour dissuader les peintures à la bombe. La semaine dernière, le Conseil de la capitale a décidé de subventionner deux associations : Village Timbaud (11e) et Entreprises 13 (13e) qui se chargeront d’habiller les devantures des boutiques victimes de graffitis non désirés. Les subventions, d’un total de 41 600 euros ont pour objectif « d’embellir l’espace urbain » et « prévenir les dégradations » explique la mairie dans son projet de délibération adopté. Ainsi, la ville propose à qui le souhaite de financer ce projet artistique à hauteur de 80%, pour un montant maximum de 1000 euros par projet. Attention, seules les requêtes répondant aux critères définis par la capitale pourront bénéficier de la bourse. De plus, il sera nécessaire de justifier avoir été victime ou être exposé à un risque avéré de dégradations à la bombe de peinture pour être éligible. Il faut noter que nettoyer ces traces de peinture illégales coûte très cher : 6 millions d’euros chaque année pour être exact. Une somme colossale que le gouvernement souhaite réduire par tous les moyens.
Nettoyage des tags à Paris : 6 millions d’euros par an.
— Aurélien Véron (@aurelien_veron) April 17, 2025
Rarement de poursuites envers les délinquants qui commettent ces délits, la mairie respecte ces « artistes » pic.twitter.com/sy8NItoifE
La stratégie pourrait se reposer en partie sur la théorie dite de la "fenêtre brisée", développée dans les années 1980 par deux criminologues américains. Selon ce concept, un environnement urbain dégradé incite à davantage d’incivilités. À l’inverse, un cadre soigné et valorisé, notamment par l’art, aurait un effet dissuasif sur les comportements délinquants. Ce n’est pas la première fois que la capitale tente d’associer art et prévention. Dans plusieurs arrondissements, des fresques collaboratives ou des trompe-l’œil décorent déjà des murs aveugles et des équipements publics. Mais cette fois, l’objectif est plus ciblé : agir directement sur les devantures commerciales, souvent prises pour cibles pendant la nuit. Toutefois, il faut mettre en lumière que pour certains, le graffiti et les tags en eux-mêmes sont des œuvres d’art. Et que la ville, qui est un espace public, est un tableau vierge où tous les artistes sont libres de s’exprimer créativement. Bien entendu, il est difficile de pousser cette théorie auprès des commerçants qui sont affectés par ces peintures à la bombe non souhaitée. Reste à voir si cette initiative suffira à freiner durablement les auteurs de graffitis non autorisés. La Ville Lumière continue de fournir des efforts budgétaires pour préserver son image romantisée, mais à tout le moins, ces mesures contribuent à transformer certaines rues de la capitale en galeries d’art à ciel ouvert.
























