La culture urbaine francophone a mis le feu à la cérémonie des Flammes 2025 Une soirée explosive entre hommages, révélations et performances inoubliables

Hier soir, les figures majeures du rap, du hip-hop et de la culture urbaine francophone ont une fois de plus enflammé la scène à l’occasion de la cérémonie des Flammes, pour une troisième édition très attendue. Cette année, c’est à la Seine Musicale que s’est tenue la célébration, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le spectacle était à la hauteur de nos attentes. Récompensant les talents Belges et Français les plus influents de leur génération, cette édition 2025 a offert son lot de moments forts, entre performances impressionnantes, remises de prix émouvantes, annonces inattendues et présences marquantes. Voici le récapitulatif d’une soirée déjà entrée dans l’histoire.

Premier fait à souligner — et à saluer — : les femmes étaient à l’honneur. Eva Queen a mis le feu avec une performance explosive, tandis qu’Aya Nakamura a été une nouvelle fois récompensée pour son "rayonnement international". Theodora a décroché le prix de la révélation féminine, et Shay, grande gagnante de la soirée, a été sacrée à la fois artiste de l’année et révélation scénique. Que d'artistes féminines ont brillé de mille feux dans un milieu encore trop souvent gangréné par le sexisme et la misogynie. Shay, très émue, a d'ailleurs tenu à « féliciter les autres femmes », ajoutant qu’elle « reçoit ce prix avec beaucoup d’émotion car [elle] travaille dur pour que [sa] voix de femme soit entendue. » Un petit pas pour l’industrie musicale, un pas de géant pour les femmes, en partuculier nos reines du rap francophone.

Côté masculin, plusieurs grands noms se sont distingués malgré des absences notables. Tiakola, par exemple, n’était pas présent, mais s’est vu remettre trois récompenses : artiste masculin de l’année, album Nouvelle Pop de l’année pour BDLM VOL. 1, et morceau R&B de l’année pour “RESTE LÀ” en collaboration avec RnBoi & Monsieur Nov. Autre grand vainqueur absent : SDM, qui repart avec la Flamme de l’album rap de l’année pour À LA VIE À LA MORT, ainsi que celles du morceau et du featuring de l’année pour “Dolce Camarra” en duo avec Booba. Werenoi, quant à lui, a décroché la Flamme Spotify de l’album de l’année pour Pyramide 2, et en a profité pour annoncer un titre à venir en featuring avec Aya Nakamura. SCH, toujours aussi incontournable, a été triplement récompensé : performance rap de l’année pour “Prequel”, meilleure pochette d’album, et clip de l’année pour “Stigmates”. Enfin, Kaaris a offert une prestation magistrale avant de recevoir la Flamme du concert de l’année, en hommage aux 10 ans de son album mythique Or Noir, célébrés à Paris La Défense Arena.

Mais au-delà des prix et des shows, l’émotion était également au rendez-vous. Un des moments les plus forts de la soirée fut l’hommage rendu à DJ Mehdi, disparu en 2011, par Kery James. La remise de la Flamme Éternelle à ce pionnier de la scène électro et hip-hop française a profondément touché le public, d’autant que son nom résonne à nouveau grâce à la remarquable série documentaire DJ Mehdi : Made in France, diffusée cette année sur Arte. Bien que nouvelle, la cérémonie des Flammes s’impose déjà comme un événement incontournable et légitime, offrant une reconnaissance attendue — et méritée — à des artistes trop souvent ignorés des circuits traditionnels. Là où certaines institutions culturelles peinent à évoluer, voire régressent, comme le festival de Cannes qui interdit désormais les tenues jugées trop révélatrices, les Flammes embrassent la diversité, la créativité et la modernité. Elles prouvent que la culture urbaine n’est pas seulement légitime : elle est brillante, influente et plus élégante que jamais.

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