Paris est-elle vraiment le bon endroit pour démarrer une carrière dans la mode ? Malgré son aura intemporelle, Paris cache une réalité moins glamour pour les aspirants travailleurs de la mode

Pendant des décennies, Paris s’est imposée comme la Mecque de la mode—l’endroit rêvé, où vos ambitions de devenir stagiaire dans la mode pourraient potentiellement se réaliser. Mais pour ceux qui arrivent les yeux pleins d’espoir et inévitablement sous-payés, le rêve tourne vite au cauchemar, car la réalité derrière ces stages est bien moins glamour. Le rêve que beaucoup poursuivent dans les rues pavées de la capitale française est fait de sous-rémunération, si rémunération il y a. Dans l’ensemble du secteur, il existe de nombreux domaines où faire un stage : design, média, RP, et bien plus encore. Mais un point commun ressort : les stages sous-payés sont traités comme un rite de passage, un insigne de labeur, une lutte glamour qui serait censée éliminer les faibles. En réalité, cela élimine surtout ceux qui n’ont pas de sécurité financière, car vivre à Paris est coûteux et le travail non rémunéré n’est pas viable.

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Certaines des marques de mode les plus prestigieuses publient régulièrement des offres de stage peu ou pas rémunérées, et la dure vérité pour beaucoup est que ces stages ne mènent pas forcément à un emploi. Bien que les statistiques précises pour la France soient limitées, selon la National Association of Colleges and Employers aux États-Unis, les stages rémunérés débouchent sur un emploi dans 65% des cas, contre seulement 39% pour les non rémunérés. En résumé, vous n’êtes pas payé, et vous n’êtes pas embauché non plus. Bien que la France impose le salaire pour des stages dépassant les deux mois, certains pays, comme l’Italie, ont déjà interdit les stages non rémunérés. Mais dans l’industrie de la mode, où les coudes sont pointus et où la fameuse phrase du Diable s’habille en Prada, « un million de filles tueraient pour ce job », résonne encore, la volonté de « réussir » est si forte que l’exploitation est souvent rebrandée en opportunité. Les stagiaires non rémunérés font tourner le système, et le rendent rentable.

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Derrière le rideau financier se cache la réalité : la plupart des stages dans la mode ne sont pas très glamour. Il s’agit souvent de tâches logistiques, de planning, et d’être tout en bas d’une hiérarchie très claire. Bien que ces tâches puissent offrir une perspective précieuse sur le secteur, la charge de travail est souvent élevée, et les journées peuvent passer du calme total à des urgences de dernière minute qui débordent largement sur les horaires convenus. Dans de petites équipes, les stagiaires peuvent se retrouver à remplacer le personnel, assumant des responsabilités allant bien au-delà de ce qui était prévu. Mais même avant cela, décrocher un stage est déjà un défi. La mode reste l’un des secteurs les plus compétitifs et opaques à intégrer, et ses portes sont activement gardées. Connaître les bonnes personnes peut propulser en tête de liste, tandis que ceux sans réseau—surtout les étudiants internationaux ou issus de milieux sous-représentés—n’atteignent même pas le premier tour. Pour les rares élus, la réalité ne tient souvent pas ses promesses, avec peu de guidance, des attentes imprévisibles et la compréhension implicite qu’ils sont facilement remplaçables.

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Il est important de noter que ces dynamiques existent dans plusieurs secteurs, du droit à la diplomatie. Mais la mode est une industrie qui vit de l’image, et qui semble brillante et glamour, tout en reposant sur un travail invisible en coulisses. Contrairement à d’autres domaines, on y trouve aussi moins de bourses, subventions ou parcours institutionnels pour soutenir les stagiaires, ce qui rend l’accès encore plus dépendant des ressources personnelles. Alors, où en est-on ? Paris reste la capitale de la mode, mais le rêve parisien est un paradoxe. Il continue d’attirer des créatifs du monde entier, mais le chemin vers le succès reste étroit—défini par des barrières économiques et des réseaux informels. Tant que l’industrie ne corrigera pas ces limites structurelles, la promesse d’opportunités restera inégalement répartie, et pour beaucoup, le rêve ne restera qu'un rêve.

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