Le Trashcore est la tendance de prédilection des stars d'Hollywood De Justin Bieber à Addison Rae

En observant attentivement les derniers clichés paparazzés autour de Hollywood, on a presque l’impression d’être projetés au milieu des années 2000, lorsque les célébrités semblaient oublier l’existence des stylistes dès qu’elles n’étaient plus en service. Un style chaotique, véritable jumeau maléfique du Y2K scintillant et glamour, domine à nouveau les choix esthétiques de nombreuses stars du paysage américain du divertissement, un secteur qui, il faut l’avouer, ne traverse pas sa période la plus florissante. Mais contrairement à il y a vingt ans, ce revival esthétique n’est pas le fruit de la négligence ou de la spontanéité.

Il ne s’agit plus d’une désinvolture naturelle, motivée par un besoin de discrétion ou par la volonté de séparer clairement le personnage public de la personne privée. Aujourd’hui, chaque détail est pensé. Le Wall Street Journal a baptisé cette tendance « trashcore », tandis que Dazed en a proposé une lecture plus ciblée, la renommant « quirked-up white boy ». Même s’il n’existe pas encore de nom définitif, le concept est clair : s’habiller comme le marginal un peu hippie des rom-com des années 2000, mais avec une sensibilité stylistique beaucoup plus fashion-forward.

Le trashcore de Timothée Chalamet

@nssmagazine Timothée Chalamet at A Complete Unknown premiere in Tokyo wearing Mowalola. @searchlightjpn #fashiontiktok #tiktokfashion #timotheechalamet #timothée #timotheechalametedit #mowalola #fit #outfit original sound - vonzworld (DJ)

Le retour de ce style se pose comme une réaction à des années de quiet luxury et à un paysage mode dominé par le beige, le minimalisme et les teintes neutres, tout en s’opposant à l’un des défis les plus urgents de l’industrie créative contemporaine : la montée du conservatisme esthétique. Parmi les figures majeures du trashcore, on retrouve Timothée Chalamet et Addison Rae. Lors du press tour de A Complete Unknown, Chalamet a dévoilé, entre tapis rouges et apparitions paparazzées, un style totalement différent de ses années précédentes.

S’il incarnait une élégance expérimentale et sophistiquée à l’époque de Dune et Wonka — notamment dans le rôle de Paul Atreides — au cours de l’année dernière, via une forme de « Bob Dylan-isation », il a emprunté une trajectoire stylistique bien plus éclectique. Un tournant rendu possible aussi grâce à sa collaboration avec la styliste Taylor McNeill, responsable de ses looks viraux de l’année : du hybride Telfar-Chanel-Arcteryx porté lors de Saturday Night Live, jusqu’à l’ensemble Chanel et écharpe skinny rose de Bibi Star pour la première parisienne du biopic.

Addison Rae comme icône stylistique expérimentale de la Gen Z

En ce qui concerne Addison Rae, nouvelle starlette préférée du fashion system, le discours devient encore plus nuancé. Sur tapis rouge et événements officiels, Rae collabore avec Dara Allen, mannequin, styliste et fashion editor chez Interview Magazine. Mais c’est dans son street style que ressort véritablement l’essence de son trashcore : chacune de ses apparitions publiques évoque l’ère la plus iconique de Britney Spears, celle entre In the Zone et Blackout.

Parmi ses looks les plus commentés figure celui porté lors de la fête de sortie de son deuxième single, Aquamarine : un soutien-gorge en forme de coquillage, des collants résille bleu azur, une étole en fausse fourrure et de grandes lunettes blanches signées Jacques Marie Mage. Un look si volontairement chargé qu’il a même inspiré le costume d’Halloween de son ami et collègue Troye Sivan, qui s’est littéralement glissé dans sa peau. Mais l’évolution stylistique d’Addison Rae ne s’arrête pas à la nostalgie des années 2000. Le résultat est une esthétique qui oscille en permanence entre pop et performance, entre kitsch étudié et haute couture citationnelle.

Le street style chaotique de Justin Bieber

Et lorsqu’on parle de trashcore, il est impossible de ne pas mentionner Justin Bieber, qui, ces dernières années, en a fait sa véritable signature (au point d’être accusé sur les réseaux sociaux d’avoir des problèmes liés aux substances). Ce que beaucoup pensaient être la chute de Bieber semble en réalité n’être qu’un début : après de nombreuses photos de paparazzi documentant le style chaotique de la popstar, Bieber a utilisé l’invasion de sa vie privée, à laquelle il est si habitué, pour dévoiler un premier aperçu de son nouveau label SKYLRK, qui semble s'articuler autour d’une esthétique du « chaos calculé », mêlée à des codes streetwear, entre survêtements oversize, lunettes épaisses et bonnets ultra-colorés — des pièces dont les recherches ont explosé sur Depop et Grailed, comme l’a rapporté Highsnobiety.

Créée sous la direction de sa styliste actuelle Jenna Tyson, la marque pousse à l’extrême la silhouette oversize qui définit son trashcore personnel : pantalons cargo traînant au sol, maillots inspirés des uniformes de basket du début des années 2000 et sneakers à semelles plates qui rappellent la culture skate. Comme Bieber l’a confirmé sur Instagram, il a définitivement abandonné son premier label Drew House afin de prendre ses distances avec une esthétique devenue trop mainstream et de revenir à la spontanéité de ses premiers looks oversize — capitalisant ainsi sur l'appétit de la Gen Z pour une authenticité désordonnée (déjà visible l’année dernière avec la tendance de la « chaotic customization »). Il semble bien que la frénésie du trashcore ne fasse que commencer.

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