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Nouvelle offensive écologiste à "Le Printemps" de Claude Monet

Après avoir ciblé la Joconde, l'œuvre subit à son tour une attaque inattendue

Nouvelle offensive écologiste à Le Printemps de Claude Monet Après avoir ciblé la Joconde, l'œuvre subit à son tour une attaque inattendue

Le samedi 10 février à 15h30, le musée des Beaux-Arts de Lyon a été le théâtre d'un acte de vandalisme perpétré par deux militantes affiliées au collectif Riposte Alimentaire. Ce collectif avait déjà fait parler de lui au cours du mois de janvier, lorsqu'une précédente action avait été menée par deux autres activistes ciblant le tableau le plus connu au monde. Cette fois-ci, c’est Le Printemps” de Claude Monet qui s’est fait ensevelir sous quelques centilitres de soupe. «Ce printemps sera le seul qui nous restera si nous ne réagissons pas. Que vont peindre nos futurs artistes ? A quoi rêverons-nous s'il n'y a plus de printemps ?» ont scandé les deux assaillantes. En optant délibérément pour une œuvre emblématique symbolisant la nature florissante, les activistes du collectif Riposte Alimentaire visent à établir un lien entre la destruction symbolique de l'art et la réalité menaçante du changement climatique.

Suite à l'assaut perpétré par les activistes de 20 et 23 ans, les réactions ont été multiples, alimentant des débats sociaux et médiatiques sur les méthodes de protestation écologiste. Le musée, indigné par l'attaque contre ce tableau emblématique, a rapidement déposé une plainte pour "acte de vandalisme", soulignant ainsi la sévérité de l'incident. Parallèlement, des mesures ont été mises en œuvre pour évaluer les dommages potentiels causés à l'œuvre d'art, impliquant l'intervention d'experts afin de déterminer l'étendue des dégâts, notamment si la soupe a pu s'infiltrer derrière la vitre protectrice. L'anticipation des coûts élevés de restaurations, notamment pour le cadre datant du XIXe siècle également affecté, soulève des préoccupations quant à la responsabilité financière, pesant potentiellement sur la municipalité. Sur le plan politique, le maire de Lyon, Grégory Doucet, exprime des positions plutôt nuancées en regrettant l'action tout en reconnaissant l'angoisse légitime liée à l'urgence climatique. Les revendications de ce groupe de désobéissance civile portent indéniablement sur des enjeux cruciaux, mais le hic se situe dans la manière dont ils ont choisi de les exprimer. Leur objectif : intégrer l'alimentation dans le régime général de la sécurité sociale. Concrètement, ils réclament l'instauration d'une allocation mensuelle de 150 € pour chaque citoyen français, instaurant ainsi le principe d'" universalité ". Ces fonds seraient alloués à l'achat de produits alimentaires " conventionnés démocratiquement ", basés sur des critères, notamment environnementaux, tout en laissant une marge pour d'autres considérations. La solidarité envers les équipes du musée est manifeste, mais la mise en contexte de l'action souligne la nécessité de sensibiliser sans compromettre le patrimoine culturel

Dans le cadre légal français, la dégradation délibérée d'œuvres d'art est sujette à des sanctions allant jusqu'à 7 ans de prison et 100 000 euros d'amende. Pour le moment, les deux activistes ont été remises en liberté après avoir gardé le silence tout au long de leur garde à vue.  Mais que risquent les activistes qui s’en prennent aux œuvres d’art? Pratiquement rien.  En effet, face à ce genre d'actions, les condamnations demeurent une rareté, souvent confrontées à un labyrinthe de défis juridiques et pratiques. D’une part, les musées, dotés de mesures de sécurité de plus en plus sophistiquées, rendent la traque des coupables complexe, ajoutant une dimension de jeu du chat et de la souris à ces incidents. D’autre part, le caractère souvent spectaculaire de ces actes, perçus comme des manifestations de protestation artistique, crée un défi épineux pour les autorités. La balance entre répression et compréhension des motivations sous-jacentes devient une équation difficile à résoudre dans le monde complexe de l'activisme artistique. L'évolution des sanctions au fil du temps montre une propension à la clémence, témoignant de la difficulté des autorités à ajuster leur approche pour dissuader ces actes tout en reconnaissant le caractère souvent politiquement chargé de ces gestes. Reste maintenant à savoir si l’analyse incriminera les deux vingtenaires et si les dégâts seront pris en charge par la mairie de Lyon ou bien facturés au collectif.