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Le village olympique cherche à améliorer la vie en banlieue

La régénération prend forme pour le bien des résidents locaux

Le village olympique cherche à améliorer la vie en banlieue  La régénération prend forme pour le bien des résidents locaux

La construction d'un village olympique a toujours impliqué la démolition de logements sociaux, laissant de nombreuses personnes déplacées et sans domicile au nom de l'"embellissement". Cependant, les autorités parisiennes et le Comité olympique espèrent adopter une approche différente alors que les Jeux olympiques de 2024 approchent et que la région se prépare à accueillir les 14 000 athlètes. Pendant des décennies, les villes hôtes des JO ont fait l'objet de dépenses excessives, tandis que Paris a promis de réduire ses dépenses dans un effort caractérisé par la reconstruction et la régénération plutôt que par la construction totale de nouvelles infrastructures. En comparaison avec d'autres années, le budget des Jeux de Paris est relativement modéré, environ 7 milliards d'euros, dont près de 80 % sont consacrés à la Seine-Saint-Denis, l'un des départements les plus pauvres de France. Deux projets de construction clés ont été achevés : le village olympique et le centre aquatique, tous deux essentiels au bon déroulement des Jeux.

Les banlieues de Saint-Ouen, Saint-Denis et L'Île-Saint-Denis, qui surplombent la Seine et l'horizon parisien, sont des étendues oubliées, composées de bâtiments industriels et de logements sociaux, loin du glamour qui règne sur la Seine à quelques kilomètres. Avant même l'impulsion donnée par les Jeux olympiques à la région, les maires et les élus locaux s'efforçaient déjà d'améliorer la réputation de la région, désireux de mettre en valeur la beauté et les possibilités qui existent dans cette région. Historiquement, Paris et les quartiers nord-est qui l'entourent ont été divisés, mais cette nouvelle approche pourrait voir la construction d'un pont théorique entre les deux. D'un autre côté, il est important de souligner qu'une telle tâche implique nécessairement l'expulsion de milliers de migrants et de demandeurs d'asile qui vivent dans les bâtiments abandonnés qui entourent les banlieues. L'avenir est marqué par l’incertitude : cette initiative profitera-t-elle aux résidents locaux, ou l'embellissement de la région nécessitera-t-il l'expulsion de familles ?

Situé à 7 km du centre de Paris, à deux pas du Stade de France, le village est composé de la place du village olympique, un espace international ouvert sur la Seine, d'un quartier résidentiel entourant le studio de cinéma de la Cité du Cinéma, et d'une zone opérationnelle connectée aux grands axes routiers. De plus, le transport aller-retour est assuré par le système de transport élargi : la ligne 2 du RER et la ligne 5. Il est à noter que ce réseau de transport fait partie du plan gouvernemental d'expansion du métro, lancé en 2016, constituant le plus grand projet d'infrastructure civile en Europe. Plusieurs espaces verts seront également inaugurés, dans l'espoir qu'ils résisteront à l'épreuve du temps et offriront davantage d'espaces extérieurs aux habitants de la région. L'emplacement le long des rives du fleuve fait de la région un endroit attrayant pour le développement, transformant ces kilomètres négligés en logements abordables et autres structures essentielles à la transformation de la région. Cela étant dit, les nobles attentes et espoirs devront céder la place à l'action post-olympique.

Changement et développement durables

Au lieu de perpétuer la tradition qui implique, depuis des décennies, le déplacement des familles pour construire des tours luxueuses et des installations d'entraînement pour les athlètes olympiques, les responsables se concentrent sur un site de 52 hectares situé le long de la Seine, qui était auparavant composé de bâtiments industriels et d'entrepôts. Déjà au centre des rénovations des responsables locaux, le partenariat avec le Comité olympique a donné lieu à un développement accéléré qui aurait autrement pris des années. Avec les milliards de dollars alloués, la ville fait d'une pierre deux coups : développer un village olympique pour les athlètes tout en mettant en place des structures permanentes et des bâtiments rénovés qui resteront en place longtemps après l'extinction de la flamme. Une fois les Jeux terminés, le village sera transformé en logements abordables pour environ 6 000 résidents, comprenant des logements sociaux et des espaces de bureaux pour les travailleurs. De nombreux complexes résidentiels délabrés situés à proximité seront démolis et reconstruits pendant et après cette période. Des écoles, des parcs, des espaces extérieurs et des piscines rénovées seront également mis en place, dans l'espoir de redynamiser la région sans déplacer les habitants, mais en leur offrant au contraire de nouvelles conditions de vie. Si l'initiative réussit, l'impact sur la vie quotidienne des résidents locaux s'améliorera, mais des preuves devront être apportées.