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L'histoire d’amour entre Alaïa et le Crazy Horse

Avec Dialogue 1, Pieter Mulier fait perdurer le lien indéfectible entre les deux maisons

L'histoire d’amour entre Alaïa et le Crazy Horse  Avec Dialogue 1, Pieter Mulier fait perdurer le lien indéfectible entre les deux maisons

La série "Dialogue", une nouvelle initiative artistique et culturelle dirigée par Pieter Mulier, vient à peine de voir le jour qu’elle promet déjà une exploration captivante de la convergence entre les créations d'Azzedine Alaïa et une variété de formes artistiques, allant de la musique à la photographie, de la danse au design, de l'architecture à la littérature, mais aussi la gastronomie. À travers ce projet, la vision de Mulier se fonde sur la conviction que l'héritage de Alaïa transcende le simple domaine de la mode ; il s'agit de créer un espace où la mode échange avec l'art et la beauté. Son objectif étant de perpétuer l'héritage de son prédécesseur et de  garantir ainsi sa pertinence et son impact dans le monde contemporain. Pour cette première édition, Mulier a choisi de se concentrer sur le monde de la danse et de la performance en faisant appel au Crazy Horse de Paris. Ainsi, ce cabaret légendaire, renommé pour ses performances envoûtantes et son approche avant-gardiste du divertissement, sert de cadre idéal pour explorer la relation symbiotique entre les créations de la marque et l'art du mouvement. Dans cette série d'images photographiées par Sam Rock, la femme Alaïa est mise en vedette alors que onze danseuses du Crazy Horse prennent place sur la scène du cabaret vêtues de robes en maille sculptantes aux couleurs chatoyantes, avec le sac Teckel emblématique complétant chaque look.

Dans le monde du divertissement mais aussi dans le cœur des créateurs de mode, le Crazy Horse Paris occupe une place spéciale. Véritable temple de la sensualité et de la féminité, où chaque recoin exhale l'histoire et le glamour, il s'est érigé en un boudoir au cœur de Paris. Dès ses premiers instants, il a été le refuge des plus belles femmes du monde, un sanctuaire où la grâce et l'art se mêlent dans une danse envoûtante. C’est donc naturellement que la mode y a trouvé sa place, tissant des liens étroits avec le cabaret depuis 1951. De Cristobal Balenciaga à Paco Rabanne, en passant par Karl Lagerfeld, cette institution a été le théâtre de collaborations emblématiques. Et pour Alaïa, ce lieu ne se résumait pas qu' à une scène et des projecteurs ; c'était une salle de classe où il a appris à comprendre et à apprécier la beauté de la forme féminine.

Azzedine Alaïa lui aussi était bien plus qu'un simple couturier ; il était un véritable sculpteur du corps féminin, un artiste dont les créations sublimaient la silhouette et célébraient la beauté naturelle de la femme. Sa maîtrise de la couture et sa précision dans les détails lui ont permis de créer des pièces qui étaient à la fois intemporelles et révolutionnaires. Son approche du sur-mesure, forgée par des années d'apprentissage auprès des femmes, lui a donné une compréhension profonde de la manière dont les vêtements peuvent mettre en valeur la figure féminine. Lorsqu'il a conçu les costumes des danseuses du Crazy Horse en 1979, il a compris l'importance de mettre en avant la peau nue et de souligner les courbes féminines de manière élégante et sensuelle. Ses créations étaient littéralement dessinées sur le corps, avec des coutures et des volumes qui semblaient épouser parfaitement leurs formes. Son travail était une fusion parfaite entre la mode et l'art sculptural, où chaque pièce était façonnée pour mettre en valeur la beauté naturelle de celle qui la portait. Pour lui, le succès d’une pièce résidait dans sa capacité à se fondre harmonieusement avec la personne qui l’arborait, à devenir une extension naturelle de sa propre beauté et de sa personnalité. C'était cette vision profondément respectueuse et admirative de la féminité qui a fait de lui l'un des couturiers les plus vénérés de son époque.